Dans la tribu Bôlê, au cœur du pays rural de Kokehalo, un vent nouveau souffle sur la conservation. Le mercredi 28 mai 2025, le village de Gaolé a accueilli une importante séance de sensibilisation communautaire contre le braconnage, organisée par la Direction de Zone Ouest (DZO) de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR). Cette initiative, présidée par Monsieur AKAFFOU Seka Rodrigue, Sous-préfet de Gouiné, visait à renforcer l’adhésion des populations locales à la protection du Parc national du Mont Sangbé (PNMS), en misant sur l’éducation, l’information et la responsabilisation des communautés.

Ce sont 79 participants, issus de huit villages de la tribu Bôlê, qui ont répondu à l’appel. Chefs de village, leaders communautaires, jeunes et femmes ont pris part à cette rencontre. Le Lieutenant Yaya KONE, Chef du Secteur Mont Sangbé 1, a planté le décor en dénonçant les conséquences du braconnage : disparition des espèces, recul de la biodiversité, menace sur l’écotourisme et propagation de maladies zoonotiques comme l’Ebola ou la variole du singe (Mpox). « Chasser, manipuler ou consommer la faune sauvage n’est pas seulement illégal, c’est aussi dangereux pour la santé publique », a-t-il averti, appelant à une prise de conscience collective.
Le Lieutenant a ensuite insisté sur l’impact économique et écologique du PNMS. Véritable réservoir de biodiversité, cette aire protégée contribue à réguler le climat, protéger les cultures, et peut devenir un levier fort de développement par l’écotourisme. Dans cette logique, il a présenté le concours “Prix Vert” édition 2025, un mécanisme d’incitation mis en place par l’OIPR pour récompenser les villages écocitoyens. Trois prix d’une valeur totale de 3 000 000 FCFA sont en jeu. Les critères : engagement dans la surveillance, respect des limites du parc, sensibilisation et implication communautaire.

Prenant la parole, le Sous-préfet AKAFOU Seka Rodrigue a salué la forte mobilisation et rappelé que la lutte contre le braconnage est une priorité de l’État. Il a félicité l’OIPR pour ses efforts de proximité et exhorté les villages de Gouiné à participer massivement au Prix Vert 2025. Mieux, il a promis un prix spécial de la Sous-préfecture de Gouiné au village de sa circonscription qui figurera parmi les lauréats. « Le parc appartient à tous. Si nous le détruisons, c’est notre avenir que nous compromettons », a-t-il martelé.
Les échanges qui ont suivi ont donné lieu à des engagements forts de la part des communautés. Des pistes endogènes de lutte contre le braconnage ont été évoquées : patrouilles communautaires, relais de sensibilisation, surveillance discrète des braconniers. Plusieurs représentants de villages ont promis de faire la restitution de cette séance auprès de leurs populations et de s’impliquer comme ambassadeurs de la conservation.

Au terme de la rencontre, le Lieutenant Yaya KONE a réaffirmé la volonté de l’OIPR d’avancer main dans la main avec les communautés. Il a invité les participants à se rendre dans les centres d’information (Sous-préfecture de Gouiné, Secteur Mont Sangbé 1, Direction de Zone Ouest) pour s’approprier le règlement du concours et intégrer la dynamique du changement comportemental durable.
Cette rencontre à Gaolé marque une étape clé dans la stratégie de gestion participative du PNMS. Grâce à l’alliance entre les autorités, l’OIPR et les populations, un véritable front communautaire se forme autour de la préservation de ce patrimoine naturel exceptionnel, avec pour objectif ultime : transmettre intact ce joyau écologique aux générations futures.
Kindo Ousseny