Ibadan au Nigeria, du 16 au 19 juin 2025, Une délégation ivoirienne de haut niveau séjourne depuis ce lundi à l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) à Ibadan, au Nigeria. Cette mission d’immersion, conduite dans le cadre du Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Vivrières (PDC2V), rassemble 17 experts venus de différentes structures publiques, de recherche et de développement agricole de Côte d’Ivoire.

Appuyée par la Banque mondiale, cette mission s’inscrit dans la dynamique de modernisation de l’agriculture ivoirienne, amorcée avec la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA II). Le développement du secteur vivrier, pierre angulaire de cette stratégie, se veut une réponse aux défis croissants liés aux changements climatiques, à la croissance démographique et à la souveraineté alimentaire.
Sur le terrain, les échanges ont démarré avec un programme intense de visites et de formations. Laboratoires, parcelles expérimentales, unités de transformation de manioc, fermes aquacoles : tout est passé au peigne fin par les experts ivoiriens. À chaque étape, les hôtes de l’IITA dévoilent leurs innovations : techniques de multiplication rapide, systèmes de culture améliorés, solutions de conservation post-récolte, etc. Des technologies qui ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs pays africains.

« Ce que nous voyons ici peut directement inspirer les solutions ivoiriennes. L’expérience de l’IITA est un catalyseur pour accélérer la transformation de notre agriculture vivrière », a confié un membre de la délégation sous couvert d’anonymat. L’un des objectifs majeurs est d’examiner comment les modèles techniques et méthodologiques de l’IITA pourraient être adaptés et reproduits dans le contexte ivoirien.
Un atelier de clôture est prévu pour identifier des axes de coopération concrets entre l’IITA, le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), et d’autres partenaires nationaux. Les échanges porteront aussi sur l’intégration du Programme TAAT (Technologies for African Agricultural Transformation) dans les initiatives ivoiriennes. L’enjeu : accélérer la diffusion des innovations au profit des petits producteurs.
Pour Bernard Kini Comoé, Coordonnateur du PDC2V, cette mission est bien plus qu’une simple visite d’étude. « Elle marque une étape cruciale dans le renforcement de notre système national de recherche et de vulgarisation agricoles. Elle ouvre la voie à des partenariats structurants pour relever les défis de la modernisation de notre agriculture vivrière », a-t-il déclaré.

La mission à l’IITA s’inscrit également dans le processus de mise en place des 30 futurs Centres de Développement du Vivrier (CDV), que le PDC2V déploie actuellement dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Ces centres devront intégrer les meilleures pratiques observées au Nigeria, dans l’optique d’un meilleur ancrage des innovations dans les habitudes des producteurs locaux.
En somme, cette immersion à l’IITA augure des lendemains meilleurs pour le vivrier ivoirien. Elle jette les bases d’une agriculture plus performante, résiliente et inclusive, apte à répondre durablement aux besoins alimentaires de la population et à générer des opportunités économiques pour les acteurs de terrain.
Kindo Ousseny, (source service communication PDC2V)