Affaire cimetière profané à Man : l’administration prend les choses en main

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Par Kindo Ousseny / A l’initiative du préfet de région du Tonkpi, préfet du département de Man, le secrétaire général 2 de la préfecture de Man a reçu les populations riveraines du cimetière municipal de Man, des populations plaignantes du fait de la profanation des tombes de leurs parents défunts et les leaders des organisations de la société civile.

Lors de cette rencontre, l’administrateur civil a donné la parole aux différentes parties. Il ressort des explications des uns et des autres que les premières recommandations de l’administration interdisant les constructions anarchiques sur les tombes et les enterrements abusifs dans la zone droite du cimetière saturée n’ont pas été respectées. Pire, des individus véreux continuent de vendre des parcelles à des personnes indélicates, qui au détriment des nombreux risques de maladie, construisent et creusent même des puits dans le cimetière. Au regard de cette situation qui a failli créer une révolte chez une frange de la population qui a même tenté un soulèvement pour aller démolir les maisons et en découdre avec les propriétaires, le secrétaire général 2 de la préfecture André Bah Yao a lancé une appel au calme avant de faire des recommandations. « Il faut immédiatement mettre un terme à tous travaux de construction sur le site du cimetière. Il en est de même pour les enterrements sur le côté droit du même site qui est en surcapacité. La mairie est priée d’aller consolider les limites à ne pas franchir. Toutes les personnes qui ont acquis des terrains sur le site sont priées de se faire identifier auprès de Droh Edouard, conseiller spécial chargé du domaine à la mairie, et qu’une mesure sociale soit prise pour les relocaliser. Nous demandons à la mairie d’accélérer les procédures d’aménagement du nouveau cimetière. Nous engageons la société civile et toute autre personne à informer le préfet de région de tout manquement sur le terrain. Et enfin, le préfet de police est chargé de suivre l’application de ces recommandations », a indiqué le secrétaire général de la mairie.

Présent à cette rencontre, le premier adjoint au maire de Man Diabaté Lanciné a décliné toute implication de la mairie dans l’attribution des terrains sur le site du cimetière pour des constructions de maison.  « Le maire ne peut pas délivrer des certificats d’inhumer à des personnes et en même temps donner des lettre d’attributions sur le même cimetière. Un site qui n’est pas loti. Le maire André Tia est très affligé face à cette situation. Il n’est mêlé ni de loin ni de prêt dans cette affaire », a expliqué le premier adjoint au maire. Diabaté Lanciné a par ailleurs porté un doigt accusateur à l’encontre du scieur Samouka Pascal, porte-parole des populations riveraines du site, comme l’un des principaux vendeurs de terrains sur le site du cimetière. Ce que rejette, le concerné.

 Présent à la rencontre qui s’est tenue dans la salle des réunions de la préfecture, le chef d’antenne régional de l’institut national d’hygiène publique a relevé les risques que courent les populations qui ont choisi de vivre sur le site du cimetière. « Ces personnes  risquent des épidémies de cholera étant donné que la nappe phréatique sur ce site est contaminé par les cadavres en décomposition. Les puits communiquent avec les tombes et les conditions de contracter toutes sortes de pathologie graves sont réunies », a relevé le spécialiste en santé publique. Selon lui, pour que ce site soit habitable, il va falloir au préalable exhumer les corps.      

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