Mahapleu : à la découverte des aveugles qui surmontent leurs handicaps

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Mahapleu, jeune sous-préfecture du département de Danané dans la région du Tonkpi, abrite une Organisation non gouvernementale peu ordinaire. Avec un nom hors du commun. Il s’agit de l’Ong « Je vie avec mon handicap ».

Une Ong présidée par un non voyant Koué Fagoua Anderson. Le siège de l’Ong ayant été décoiffé récemment par l’orage, c’est à son domicile qui nous reçoit entouré des membres de son organisation.

 Ce jour-là c’est par des cantiques religieux chantés en langue local que les non-voyants ont accueilli notre équipe avec de belle mélodie à l’ombre des manguiers. Oulaï Douagbeu Albert, le secrétaire général définit pour nous, l’objectif de cette organisation crée par des hommes et des femmes vulnérables. « Cette Ong aide les non-voyant à travers des formations aux petit métiers et à l’écriture braille. Nous organisons les non-voyants et les malvoyants en vue de les aider à améliorer leurs conditions de vie », a indiqué le secrétaire général. Selon lui ces personnes handicapées ont décidé de ne pas se laisser aller à la mendicité.

 Ils se sont mis au travail pour assurer leur survie. Goué Fagoua Anderson, non voyant depuis 32 ans, président de l’organisation a indiqué que les non-voyants après s’être fait arnaquer par des individus sans foi ni loi ont décidé eux même de prendre leur responsabilité en mettant sur pied cette Ong dont le but est d’améliorer les conditions d’existence de ses membres. « C’est par le travail que nous finançons nos activités. Nous cultivons le riz irrigué, le riz de baffons et le manioc. En plus, nous faisons des brigues en terre que nous vendons pour assurer notre survie », a-t-il relevé.

 Cet engagement des non-voyants de Mahapleu ne se fait pas sans difficulté. Fagoua Anderson a lui-même réussi à se construire une villa de trois pièces qui est en finition mais les moyens pour l’achever manquent. « Pour être efficace dans nos actions, il nous faut des moyens de déplacement. Une voiture ou des motos parce que nous avons des sections et des membres dans des villages éloigné, en dehors des travaux manuels génératrice des revenues, l’Ong ne reçois aucune subvention aussi bien de l’Eta que des collectivités locales, aucun appui des structures étatiques de protections sociales» a-t-il relevé.

A Mahapleu, les non-voyants qui ont en leur sein quelques handicapés moteurs ont une vision et des projets. « Nos principaux projet sont la création d’une porcherie, une ferme avicole et la construction de maisons pour tous nos membres. Notre rêve, c’est un handicapé, un toit », a-t-il souligné.

 Ce rêve, Koué Fagoua Anderson et ses membres l’ont réalisé pour certains d’entre eux. D’après lui, au moins une dizaine d’handicapé ont pu avoir une maison grâce à l’Ong « Je vie avec mon Handicap ». Au niveau local, les Handicapé de Mahapleu bénéficient du soutien des autorités locales dont le sous-préfet qui leur a promis un site de deux hectares pour bâtir leurs sièges et du chef du village de Mahapleu, Gueu Patrice, par ailleurs préfet du département de Samatigula.  Ce dernier leur a offert des parcelles pour la culture du manioc et du riz de bafon. « Je souhaite que les personnes de bonne volonté et l’Etat en particulier vienne en aide ces  non-voyants qui sont animés par des effort remarquables et une bonne volonté de sortir de leurs difficultés. Que les cadres, les enfants de la région se mobilisent pour apporter l’appui dont Koué Fagoua et son organisation », car soutient-il, le handicap n’arrive pas qu’aux autres. Pour l’administrateur civil, nous sommes tous des handicapés potentiels. Une visite de terrain nous a permis de découvrir les exploitations agricoles des membres de l’Ong qui revendique officiellement 145 membres.   

Kindo Ousseny envoyé spécial à Mahapleu

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