Reportage- Gandié / Le difficile relèvement des habitants après l’attaque

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Le village de Gandié, sis dans la S/P de Gbonne, dans le département de Biankouma, a été attaqué le jeudi 10 mai dernier par un groupe d’allogènes. Une attaque qui a occasionné la destruction totale dudit village situé à 6km de Gbonne.

Les populations de Gandié vivent dans la peur et le désarroi

Ce sont plus de 310 habitations qui ont été dévastés par les flammes. Logements des maitres , commerces, même  la pompe hydraulique n’a pas échappé au courroux des assaillants. Quelques jours après le passage des envahisseurs (allogène) man-ville.net s’est rendu à Gandié pour voir dans quel état d’esprit se trouve les populations après ces jours sombres.

Difficile de s’en remettre 

Il est 13h quand nous arrivons à Gandié après une croisade tumultueuse pour atteindre le village à cause de l’état de délabrement avancé de la route. Arrivé dans le village, c’est un calme profond, les villageois les yeux hagards pour certains, tristes pour d’autres, assis en groupe, regardent les 4×4 dans lequel nous sommes arrivés.

Le sous-préfet qui nous reçoit,  fait l’état des lieux. «  Comme vous le constatez rien ne va plus depuis le passage des allogènes (Mossi ndlr ). Les parents sont dans la tourmente et la peurIls ont pour la plupart tout perdu et ne savent plus à quel saint se vouer. C’est vraiment triste et désolant de voir ces pères de famille qui ont tout perdu », déclare Assangnan Albert, sous-préfet de Gbonne. Qui avait autour de lui les populations et les chefs des villages venus des villages voisins.

Après un tour dans  les débris des maisons, nous abordons certaines victimes. Boh Collecte, commerçante ne sait pas comment s’en remettre car faisant partie des plus touchés par cette barbarie. « Je suis commerçante,  j’ai un moulin de deux machines, un réfrigérateur, un magasin ou je vends un peu de tout. A ce jour je n’ai plus rien. Tout a été détruit par les envahisseurs. Je ne sais pas si je pourrai m’en sortir. Nous traversons la galère totale. Ma famille et moi-même ne savons plus où mettre la tête. Nous sommes perdus », relate-elle les yeux larmoyants.

Outre le désarroi et les pertes matériels, la peur et la méfiance gagnent de plus en plus du terrain chez les populations. Gbonke Dosso, planteur nous explique comment ils survivent depuis le jour de l’attaque. « Depuis le passage des envahisseurs, nous avons pris refuge chez des amis qui n’ont pas été touchés. Ce sont eux qui nous nourrissent et s’occupent de nos familles. C’est vraiment dur puisque depuis le passage de ces assaillants, nous avons une peur bleue. Les travaux champêtres ont été arrêté. Aucune activité n’a repris pour l’instant. Nous attendons que la sécurité revienne », dit-il. Aussi, notre interlocuteur ajoute que la nuit les villageois se regroupent en grand nombre à cause de la psychose et la peur qui a gagné du terrain.

L’eau, la nourriture reste encore des problèmes cruciaux pour Gandié. « Notre seul pompe hydraulique a été détruit. Difficile pour nous d’avoir de l’eau potable. Nous sommes obligés d’aller à la source à 1 km du village pour avoir de l’eau. Pour ce qui est de la nourriture, vu que nos ustensiles de cuisine n’ont pas échappé au attaques, nous mangeons parfois dans des feuilles de bananiers et dans des sachets plastiques. C’est vraiment pénible », décrie Gbonke Dosso. 

L’année scolaire abrégée

Si une couche a été gravement touché à Gandié se sont les élèves. Car, l’école n’ayant pas été atteinte, sert de dortoir aux victimes et de magasins de stockage pour les objets récupérés.Par ailleurs, les logements de maître étant complément détruits, le corps enseignant a dû stopper les cours.

Dans ces conditions, l’examen blanc devant se tenir a été délocalisé dans le village voisin de Ourene, distant 3 km. C’est cette distance que les enfants auront à parcourir pour les examens blancs et de fin d’année. « Depuis jeudi nous ne partons pas à l’école. Nous avons peur. Les maisons de nos parents ont été brûlés par des bandits; nos kakis nos cahiers, tout a été brûlés. On est triste et on a peur », s’alarme le petit Gbonke en classe de CM2.

Au moment où nous quittions Gandié plusieurs organisations internationales (UNICEF,PNUD, UNFPA, PNUD, PAM, IRC),les représentants du ministère de la solidarité, les cadres sont venus faire l’état des lieux de la situation.

Certainement que dans les jours à venir l’aide va affluer à Gandie qui abrite plus de 600 habitants composé de Toura (autochtones ), de Lobi et de Baoule.

Doumbia Seydou Badian 

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