La situation sécuritaire dans la région du Bafing en général et dans le département de Ouaninou en particulier est préoccupante. Selon une note d’information du préfet du département de Ouaninou adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité ainsi qu’ au préfet de région le vendredi 3 août dernier, des individus armés chercheraient à s’installer dans une forêt non loin de Ouaninou. Qui sont-ils et à quelle fin? Le mystère reste entier.
Selon la note du préfet Boni Kouakou Adolphe transmise à ses supérieurs hiérarchiques, ces individus sans foi ni loi ont commencé à faire parler d’eux le lundi 30 août dernier en perpétrant “un braquage sur l’axe Ouaninou-Touba, dépouillant les passagers de trois cars, emportant plus de 11 millions de francs CFA et ont ouvert le feu sur un car faisant deux blessés»
Depuis cet acte de grand banditisme, poursuit la note, « des témoignages récurrents font état de séquestrations des populations dans les champs situés dans les environs du lieu du braquage près des villages de Sakôfê, Ferentella, Tienivê et Tika dans la sous-préfecture de Ouaninou».
Selon le préfet du département de Ouaninou, au delà du braquage, en recoupant les informations, trois arguments lui permettent de conclure que ces individus visent d’autres objectifs sécuritaires.
«Primo, ils sont habillés en rangers et détiennent de nouvelles kalachnikovs. Secondo, le nombre de ces individus est variable car certains témoins parlent de 14 personnes, quand d’autres parlent de plus de 30 gangsters. Tertio, les témoins ont le sentiment qu’ils cherchent à installer une base dans cette forêt de près de 2 km», explique t-il.
À en croire le préfet Boni Kouakou Adolphe, ces individus ne se cachent plus au vu des populations et tentent même de les rassurer en affirmant «qu’ils ne sont pas venus contre elles». D’où son appel pressant pour la construction d’une brigade de gendarmerie à Ouaninou et de mettre en mission des forces spéciales pour neutraliser ces “combattants” installés dans la forêt de Sakôfê.
Par ailleurs, le préfet indique que les services de la gendarmerie et des Faci de Touba sont saisis. Une réaction rapide et puissante des forces seciritaires est vivement attendue pour enrayer cette nouvelle menace qui trouble la quiétude des populations. La Côte d’Ivoire, faut-il le préciser, est déjà la cible d’attaques jihadistes dans le nord, du côté de la frontière avec le Burkina Faso.
Cheick Lamine