L’ONG Sainte Philomène de l’espérance (OSPE), a initié le jeudi 23 décembre dernier un atelier de validation du rapport sur l’implication des jeunes dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, (MGF) ; dans le cadre du projet « Prévention des stéréotypes liés aux MGF dans l’ouest de la Côte d’Ivoire Phase 2.
Selon Irène Kapé, Directrice exécutive de l’ONG Sainte Philomène l’Espérance, le conclave qui mobilise les leaders communautaires, et les acteurs de lutte contre les mutilations génitales féminines porte sur la validation d’une étude qui est faite pour pouvoir orienter la structure qu’elle dirige mais surtout toute personne qui s’intéresse à la lutte contre les MGF. « Nous avons constaté que les jeunes ne sont pas très impliqués dans la lutte bien que sachant que la persistance de l’excision relève de certaines traditions et croyances. L’étude révèle que les jeunes ont tout de même la ferme volonté de mettre fin à ces pratiques nuisibles pour le bien-être des femmes. Mais il faut les booster. Les accompagner sur ce chemin », a indiqué Irène Kapé. Pour elle, il y a espoir que les jeunes prenant conscience de ce que ces pratiques sont nuisibles aussi bien dans les couples, que chez les femmes en général. L’OSPE a suscité la mise en place de comités de surveillance et de vigilance face à la pratique néfastes aux graves conséquences. « Nous avons espoir que cette prise de conscience va pouvoir amener les jeunes à tout mettre en œuvre pour éradiquer cette pratique-là », a-t-elle souligné. D’après Irène Kapé, le taux de prévalence au niveau national est de 35 % et dans la région du Tonkpi, c’est presque le double.
A l’entendre, l’un des facteurs qui favorise le maintien de cette pratique qui porte atteinte au droit et à l’intégrité physique de la femme est l’impunité des auteurs. Un avis partagé par la plupart des participants à l’atelier.
Coulibaly Souleymane, chef de service production statistique à la direction régionale de l’institut nationale de la statistique de Man a noté que l’étude a révélé que les jeunes sont tous opposés aux MGF est sont disposés à engager la lutte pour l’éradiquer. « Les jeunes dans leur ensemble souhaitent que cette pratique soit abandonnée. Des dispositions sont même prises par ces jeunes mais des efforts restent à faire. Dans plusieurs villages il n’existe pas de structure engagée dans cette lutte et il faut en créer. Les jeunes sont disposés à s’y engager. Il faut surtout les responsabiliser dans cette lutte », a-t-il soutenu.
Après les débats, les participants venus de tous les départements du Tonkpi et du Guémon ont validé à l’unanimité le rapport sur l’implication des jeunes dans la lutte contre les MGF.
Kindo Ousseny