Man/ Présentation d’un rapport de lutte contre l’excision : Les chefs coutumiers et les femmes interpellés sur leurs responsabilités

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L’ONG Sainte Philomène de l’espérance, (OSPE) a initié le samedi 19 janvier dernier à la préfecture de Man, un atelier bilan pour présenter les résultats de la mise en œuvre du projet de « Prévention des stéréotypes liés aux Mutilations génitales féminine, (MGF) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire Phase 2 ». Il a été question de présenter le résultat global aux principales parties prenantes dans le cadre de la mise en œuvre du projet et de capitaliser les stratégies d’intervention. A cette occasion, les participants n’ont manqué d’exhorter les chefs coutumiers et les femmes à prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cette pratique traditionnelle nuisible.

Cet atelier bilan de l’Ong Sainte Philomène de l’espérance a mobilisé environ une quarantaine d’acteurs engagés dans la lutte contre les MGF venus de tous les départements de la région. Ces derniers lors des échanges ont interpelé les garants de la tradition face au phénomène de l’excision qui continue d’être pratiquée dans la région malgré l’existence de la loi numéro 98-757 du 23 décembre 1998 et l’article 394 du code pénal répriment sévèrement cette pratique traditionnelle néfaste. « Nous pensons qu’il est temps que les chefs coutumiers qui sont les garants de nos us et coutumes prennent le devant de cette lutte contre les mutilations génitales féminines en adoptants à leur niveau des sanctions tout en soutenant l’application des dispositions du code pénal en la matière pour décourager définitivement ces femmes qui pratiquent les MGF au mépris de la loi et des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive chez les femmes », a indiqué K O, avant de demander aux représentants du rois du Tonkpi les dispositions prises à leur niveau face à ce phénomène qui continue d’avoir la peau dure malgré l’activisme des acteurs.

Pour sa part Modestine Tonkpa, sage-femme, responsable de la santé mère enfant au district sanitaire de Man, représentant le Directeur régional de la Santé à cette activité a aussi déploré les graves conséquences sur l’appareil génitale des femmes excisées dont la plus part connaissent des accouchements difficiles avec des complications allant jusqu’au déclenchement des fistules obstétricales dont le coût du traitement est très élevé et parfois même la mort. Elle a aussi invité les chefs coutumiers à prendre à bras le corps cette lutte.

Raphaël Yaké, porte-parole du Roi du Tonkpi, a pris acte des différentes interpellations avant d’assurer les participants de l’engagement de sa majesté Gloudeu Dan Premier pour cette lutte. Toute chose qui explique la présence de la délégation qu’il dépêché sur place. « Nous félicitons Madame Capet et son équipe pour leur combat. Nous les exhortons à poursuivre la recherche des fonds pour que les sensibilisations se poursuivent et aider ces femmes qui pratiquent l’excision à se convertir dans d’autres activités. Pour notre part, Nous pouvons vous assurer que le roi est conscient des dangers liés à cette pratique et son engagement contre ce phénomène est sans failles », a assuré le porte-parole de la cour royale du Tonkpi.

Yaba Claude Leganin a de son côté pointé du doigt les femmes qui selon lui sont entièrement responsables de ce phénomène néfaste et il pense par la même occasion que seule les femmes ont la vraie solution contre ce mal. Non sans dénoncer des pratiques peu orthodoxes des individus en quête de pouvoir pour qui ces femmes se rendent complices en leur fournissant ces organes.

Irène Capet, Directrice exécutive de l’OSPE a pour sa part informé l’assistance de l’existence d’un groupe de réflexion impliquant les chefs et les guides religieux. Elle les a exhorté à s’approprier cette lutte en jouant francs jeux avec les acteurs afin d’enrayer ce phénomène. « Que nos mamans aussi cessent de se laisser utiliser parce que des individus utilisent ces organes à des fins fétichistes surtout pour des gens en quête d’autorité comme l’a souligné l’un des participants dans la salle », a relevé la patronne de l’OSPE.

Au cours de l’atelier, il y a eu la présentation de l’étude sur l’implication des jeunes dans la lutte contre les MGF ; La présentation des bonnes pratiques du projet « Prévention des stéréotypes liés aux Mutilations génitales féminine, (MGF) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire Phase 2 » et le partage des enseignements et des recommandations.

Kindo Ousseny à Man

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