L’Organisation non gouvernementale Likoleh Côte d’Ivoire a procédé vendredi 221 juillet dernier à la remise officielle des extraits d’acte de naissance à 90 enfants qui ont été identifié en début d’année comme n’ayant jamais été déclaré à l’état civil à Gouekangouiné dans la sous-préfecture de Bogouiné dans le département de Man. Selon Tiémoko Bih, coordonnateur projets de l’ONG Likoleh Côte d’Ivoire, cette initiative bénéficie de l’appui financier de la Fondation internationale OSIWA, (Open society initiative for West africa).
A Gouékangouiné, ils sont 90 enfants à recevoir ce premier document de leur vie qu’est l’extrait d’acte de naissance. L’acquisition de ce document vient soulager les enfants et leurs parents. Et ce à l’image de la petite Tiémoko Mahi Mariam, six ans, qui vient de recevoir son extrait d’acte de naissance. « Je suis heureuse de recevoir mon papier. Je sais que je peux aller tranquillement à l’école », déclare-t-elle à la réception de son précieux papier. Même son de cloche chez son père Tiémoko Denis qui se félicite d’avoir enfin un papier pour sa fille.
Pour sa part, Tiémoko Bih a saisi l’occasion pour inviter les parents à déclarer leurs enfants dans les services de l’état civil. « Lorsque votre enfant naît, le premier réflexe qui doit vous animer avant même de choisir le nom de votre enfant, c’est de penser à déclarer votre enfant à l’état civil. C’est ce qui confère une réelle et légale existence à votre enfant. C’est ce document qui montre aux yeux de la loi et de l’Etat que votre enfant existe et peut suivre un cursus scolaire normal. Alors déclarez vos enfants à l’Etat civil avant qu’ils n’aient trois mois. Surtout dès la naissance. C’est gratuit avant les trois premiers mois », a exhorté Tiémoko Bih. Il a aussi fait savoir aux parents qu’au-delà de trois mois, les services de l’état civil des mairies et des sous-préfectures ne sont plus compétents pour les déclarations de naissance il faut dit-il « suivre une procédure judiciaire ». Tiémoko bih a fait savoir aux populations de Gouekangouiné, village dont il est originaire, que les extraits en cours de distribution n’ont pas été obtenus gratuitement. « Nous avons fait un plaidoyer auprès de la fondation OSIWA pour obtenir les fonds. En plus nous avons mené des démarches à Abidjan à la Direction du contrôle de l’état civil sis au ministère de la justice. Cela a eu un coût en termes de transport et d’hébergement pour les missions. Ensuite nous sommes allés au tribunal pour les démarches judiciaires pour obtenir les expéditions qui ont permis à la sous-préfecture de faire les enregistrements dans le registre de l’état civil et les sous-préfets et les maires ont établi les extraits sur lesquels des timbres d’Etat sont apposés et ce n’est pas gratuit. Prenez bien soin de ces documents. Faites des photocopies et gardez-les en lieu sûr », a-t-il conseillé.
De son côté, le chef du village de Gouékangpouiné Jacques Mominé a salué les actions de son jeune frère Tiémoko Bih avant d’inviter ses administrés à tourner définitivement le dos à la non déclaration des enfants à l’état civil. « Ici nous avons encore des parents qui n’ont aucun papier et ils ne prennent pas les papiers au sérieux et nous allons poursuivre les sensibilisations pour que cette mentalité change », a déclaré le chef du village.
Cette opération de distribution d’extrait d’acte de naissance va s’étendre sur une période de 2 semaines afin de permettre à chaque bénéficiaire de rentrer en possession de ce précieux document. Après Gouekangouiné, ce sont 160 enfants de la commune de Biankouma qui recevront leurs extraits d’acte de naissance.
Kindo Ousseny