L’association culturelle Zassa d’Afrique, (ACZA), a initié le samedi 24 février la cinquième édition de son festival Dan au féminin. Il s’agit à travers cette activité de sensibiliser la population sur les méfaits des mutilations génitales féminines tout en préservant les us et coutumes du terroir qui participent à l’éducation de la jeune fille. Cette édition qui est la 5ème se déroule autour du thème, « Du passé au présent : l’impact de l’éducation sur la prévalence de l’excision ». Un thème qui a été co animé par maître Traoré Drissa du Conseil national des droits de l’homme et Martha Diomandé, présidente de l’ACZA.
Selon Martha Diomandé, il s’agit à travers ce festival de promouvoir la culture, et tout ce qui est rassembleur et bonnes pratiques autour des rites de la culture l’excision. « Pour moi, c’est un moment de sensibilisation, amener le peuple à ne pas abandonner ces pratiques culturelles qui participent à l’éducation de nos enfants. Et par la même occasion emmener les parents à abandonner l’ablation du clitoris qui reste dangereuse pour la santé et le bien-être de la jeune fille. Nous le faisons dans le respect de nos mamans, dans le respect de la dignité de nos matrones », a indiqué Martha Diomandé.
Dans la stratégie de l’ONG ACZA, il est aussi question de parrainer des jeunes filles que l’on extrait de ces pratiques traditionnelles nuisibles avec les parents pour les protéger et les mettre à l’abri des mutilations génitales féminines. Selon elle, ce sont 450 jeunes filles qui sont parrainées et prises en charge et 50 autres jeunes filles sont attendues cette année 2024 pour le parrainage et la protection de sa structure.
Compte tenu des charges que cela requière, Martha Diomandé plaide pour un appui institutionnel et financier du ministère de la famille, de la femme et de l’enfant, pour un passage à l’échelle nationale des actions de sa structure. Surtout que ces pratiques traditionnelles nuisibles existent dans plusieurs régions du pays. « Il est question pour nous de travailler sur la prévention, protéger les enfants aux maximum, et faire de telle sorte que les parents eux-mêmes s’impliquent activement dans la protection de leurs enfants en mettant sur pied des stratégies pour ne pas que le poids de la tradition, des matrones ou des communautés ait raison sur les décisions des parents », a-t-elle précisé.
Le Directeur régional de la famille, de la femme et de l’enfant Ouattara Mamadou a assuré la présidente de l’ACZA du soutien et de l’accompagnement de son ministère. Il a au nom de la ministre Nasseninba Touré traduit ses félicitations à l’initiatrice du festival. « L’ACZA est désormais une partenaire forte du ministère de la femme, de la famille et de l’enfant dans la thématique de lutte contre les mutilations génitales féminines, MGF en Côte d’Ivoire. Il y a un partenariat qui a été signé à cet effet et nous avons échos de tous ces résultats », a-t-il souligné. Le Directeur régional a rappelé que la loi sanctionne de façon radicale les MGF avec des mesures de répression sévère sans disposition atténuante. Malgré cela, le phénomène a la peau dure avec un taux de prévalence de plus de 62% dans la région du Tonkpi. Selon lui, cette pratique néfaste a des conséquences nuisibles et dangereuses sur la vie des survivantes. Pour lui, il est urgent de déployer des efforts plus coordonnés et ciblés dans la lutte contre les MGF.
Doumbia Nassogona, conseiller municipal représentant le maire de la commune de de Man, a indiqué que l’excision constitue une source de préoccupation majeure. Selon elle, le maire Aboubakar Fofana et son conseil municipal saluent et encouragent toutes les initiatives visant à sensibiliser les partisans de cette pratique ancestrale à valoriser et maintenir toutes les étapes en excluant l’ablation du clitoris.
Avant la phase pratique du festival qui s’est tenue au terrain du groupe scolaire EPP Kassiapleu, les festivaliers se sont retrouvé à l’amphithéâtre Alassane Ouattara de l’Université polytechnique de Man pour un colloque dans la matinée autour du thème, « Du passé au présent : l’impact de l’éducation sur la prévalence de l’excision ». Un thème qui a été co animé par maître Traoré Drissa du Conseil national des droits de l’homme et Martha Diomandé, présidente de l’ACZA.
Kindo Ousseny à Man