Permettre aux acteurs de la chaîne de valeur riz de la région de bien stocker leurs productions tout en conservant la qualité, le goût, l’arôme et tous les éléments nutritifs, est l’un des objectifs majeurs de l’atelier de formation initié par le Centre national de recherche agronomique dans un hôtel de la ville de Man. L’activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé Technologie pour la transformation agricole africaine, (TAAT). Fruit de la coopération entre Africa Rice et les systèmes nationaux de la recherche agricole.
Dr Adiko Evelyne, épouse M’Bo, chercheur au CNRA, formatrice a exposé sur les différentes méthodes de stockage et de conservation du riz. Dans son approche, elle a présenté les risques liés à une mauvaise conservation du riz. « Quand le riz est mal stocké, mal conservé, il peut y avoir un développement des moisissures qui va entraîner la détérioration, voire l’altération des propriétés organoleptiques du riz. Le goût et l’arôme vont changer. Il y aura aussi la perte des éléments nutritifs du riz », a-t-elle énuméré.
Elle a aussi déploré la conservation du riz dans les greniers sous-lesquels l’on allume le feu au bois de chauffe pour produire la fumée pour embaumer le riz. « Cela est déconseillé et dangereux, du carbone va se poser sur le riz et le riz va sentir la fumée. Ça va attirer des insectes et le développement des microorganismes qui vont détériorer le riz. Et le risque de perdre toute sa production est élevé », a-t-elle prévenu.
Comme astuce, Dr Eveline Adiko M’bo préconise la récolte du riz à maturité à l’aide de faucille. « Après la récolte, il faut bien sécher le riz, puis faire le battage et ensuite le vannage. Cela doit être fait sur une ère bien propre. A défaut sur une bâche bien propre pour éviter des ajouts de débris ou de sable. Il faut s’assurer que le produit est bien sec parce que le danger, c’est que si le produit n’est pas bien sec, si le taux d’humidité n’est pas compris entre 12 et 14, ça va reprendre en humidité et le producteur risque de perdre tout son riz », a-t-elle expliqué.
Ensuite elle a recommandé un local bien construit, étanche de sorte que s’il pleut, le riz ne soit pas mouillé. Un local qui ne favorise pas d’accès aux rongeurs, à tous sortes d’animaux. Disposer des palettes sur lesquelles déposer les sacs de riz. « On ne dépose pas le sac de riz à même le sol mais sur des palettes dans un local bien aéré. Il ne faut pas que l’intérieur soit coincé. Nettoyer régulièrement le local et contrôler de temps à autre les sacs de riz », a-t-elle conseillé.
Les apprenants ont beaucoup apprécié les séances de formation qui vient leur apporter une plus-value à leurs connaissances en matière de production rizicole. « Cet atelier est bienvenu parce que ça vient ajouter un plus à notre savoir-faire en matière de production de riz. Nous irons mettre en pratique ces nouvelles connaissances et cela va nous aider à accroître notre production en qualité et en quantité. C’est pourquoi je remercie le CNRA qui a initié cet atelier. D’ailleurs même nous allons restituer cette formation auprès des membres de nos différentes coopératives », a déclaré Dame Lohi Sadia, présidente de la coopérative “Kouakoungbé” de Sipilou, fort de 710 membres dont 500 femmes.
Kindo Ousseny à Man