Caravane de la presse à Koumassi : Immersion au cœur d’une commune émergente

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Le samedi 22 février, les journalistes membres de l’Union des journalistes pour la promotion des actions du gouvernement de Côte d’Ivoire (Ujpagci), sous la conduite de Doua Delazer, président de l’UJPAGCI et par ailleurs journaliste à la RTI, ont plongé au cœur de Koumassi, une commune abidjanaise qui a amorcé une transformation spectaculaire. Sous la conduite du maire Narcisse Toussaint Balley, successeur de l’infatigable Cissé Ibrahim Bacongo, Koumassi s’érige désormais en modèle de développement urbain. Loin des clichés d’antan, la commune offre aujourd’hui un visage éclatant, preuve qu’une gestion visionnaire peut redonner vie à un espace autrefois chaotique.

La journée a débuté par une conférence de presse autour du thème : « Bilan et perspectives des actions de développement en faveur des populations de Koumassi ». Le maire Narcisse Toussaint Balley a, dans son allocution, salué les fondations jetées par son prédécesseur : « Cissé Bacongo a été un pionnier. Il a osé affronter le désordre urbain, réorganiser le transport, éradiquer les inondations, et poser les bases des infrastructures modernes que nous voyons aujourd’hui. Nous poursuivons cette œuvre pour le bien-être de nos populations. »

Embarqués dans un bus affrété pour l’occasion, les journalistes ont sillonné les artères principales de la commune. Premier arrêt : le quartier Progrès. Jadis réputé pour ses rues boueuses et impraticables, il dévoile aujourd’hui un tout autre visage. Les voies sont désormais bitumées, les trottoirs pavés, et l’éclairage public y assure la sécurité nocturne. Ouattara Salimata, résidente de longue date, témoigne : « Avant, nos enfants rentraient de l’école avec les chaussures pleines de boue. Aujourd’hui, ils rentrent propres. C’est un soulagement pour toutes les familles. »

La visite s’est poursuivie au siège de la chefferie. Un bâtiment imposant trône désormais sur une cour de 600 mètres carrés. Le complexe comprend un préau spacieux, une salle de réunion et des bureaux fonctionnels pour les chefs traditionnels. C’est un symbole fort de la valorisation des institutions communautaires. « Cette infrastructure renforce l’autorité et la proximité entre la chefferie et les populations », confie un chef assurant la permanence sur les lieux, visiblement ému.

Non loin de là, le complexe sportif Alassane Ouattara a impressionné l’équipe des journalistes. Doté de deux piscines, dont une semi-olympique, d’une salle de gymnastique, d’un terrain de football avec tribune et pelouse synthétique, il offre un cadre moderne pour la pratique sportive. La belle passerelle qui enjambe l’axe principal du complexe permet désormais aux piétons de traverser en toute sécurité. « Cette passerelle, c’est la fin des accidents mortels à cet endroit », souligne notre guide Gora Pacôme Morya, Directeur technique.

L’incursion a également conduit les visiteurs à la gare routière Yaya Fofana. Autrefois bastion des « Gnambro », ces syndicats de transport informels souvent violents, la gare est aujourd’hui un modèle de modernité. Avec ses 5000 m², ses 53 magasins répartis sur deux niveaux, une banque, une station-service, des points de mobile money, une infirmerie et un espace dédié à la vente de pièces détachées, elle garantit sécurité et fluidité. « Avant, c’était l’anarchie. Aujourd’hui, chaque transporteur a sa place. La gare est clôturée, propre et sécurisée », se réjouit Koné Adama, ancien Gnambro devenu chef de sécurité.

Koné Adama, 1,95 m pour 100 kg, raconte sa métamorphose : « J’étais un redoutable Gnambro, toujours armé de mon couteau et de ma machette. Les bagarres étaient quotidiennes, parfois mortelles. Grâce à la mairie, ce cauchemar appartient au passé. Maintenant, je travaille dans la sécurité, avec un salaire mensuel régulier. » Son témoignage illustre à quel point la réhabilitation des gares peut transformer des vies. Il lance un appel aux autres municipalités : « Si tous les maires s’inspiraient de Koumassi, le phénomène Gnambro disparaîtrait à Abidjan. »

Le volet sécuritaire a particulièrement retenu l’attention des journalistes. Madeleine Adjoua, habitante de Koumassi, raconte : « Avant, toutes les rues n’étaient pas fréquentables. Il était difficile de circuler sans se faire agresser. Mais lorsque la mairie a mis fin au désordre urbain, créé les comités de développement communautaire (CDC) et renforcé la collaboration entre les populations et les forces de l’ordre, tout a changé. La resocialisation des “Gnambro” et de certains jeunes à comportement peu recommandable a aussi beaucoup contribué. Aujourd’hui, on rentre et on sort quand on veut, en toute sécurité. »

Le maire Narcisse Toussaint Balley a confirmé cette amélioration : « Nous avons fait de l’assistance en termes de véhicule, de carburant et de renseignement. En plus, Koumassi a désormais son propre district de police. Toutes ces actions mises ensemble, avec l’élimination des fumoirs, des gares informelles et des nids pouvant abriter les délinquants, ont permis à Koumassi de renouer avec une bonne situation sécuritaire, un excellent indice de sécurité. »

Le grand marché moderne de Koumassi, érigé pour un coût de 5,8 milliards de francs CFA, est un autre symbole fort. L’un des plus importants de la sous-région ouest-africaine, il abrite des espaces spécialisés : marché des légumes, marché de la viande bovine et bourse du bois. Chaque activité y trouve sa place, dans un cadre structuré et sécurisé. « Ici, tout est organisé, fini le désordre », confirme Ouattara Salimata.

Parmi les sites visités, l’hôtel de ville rénové, majestueux, se distingue par son architecture moderne et sa fonctionnalité exemplaire. Le maire Balley en est fier : « Cet hôtel de ville est à l’image de notre vision : modernité, organisation et transparence. »

La visite s’est achevée par un partage convivial dans une salle dédiée pour la circonstance à l’hôtel communal, illustrant la diversité des initiatives engagées. Pour Narcisse Toussaint Balley, ces réalisations démontrent qu’« un développement harmonieux est possible lorsque la vision est partagée, les actions coordonnées et la volonté politique affirmée ».

En quittant Koumassi, les journalistes étaient unanimes : cette commune n’est plus un simple quartier populaire d’Abidjan. Elle incarne un modèle de gouvernance locale, une preuve vivante que le développement urbain, lorsqu’il est bien pensé, peut transformer des vies et inspirer d’autres collectivités, en Côte d’Ivoire et au-delà. Comme l’a si bien résumé Koné Adama : « Koumassi, c’est la preuve qu’avec de la volonté, on peut changer les choses. »

Kindo Ousseny

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