Le village de Kangolo, situé à moins d’un kilomètre du Parc national du Mont Sangbé (PNMS) dans la sous-préfecture de Gbonné, a accueilli, ce mercredi 5 mars 2025, une importante séance de sensibilisation sur les dangers du braconnage. Organisée par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), cette rencontre a été présidée par le sous-préfet de Gbonné, M. KROUBA Opéli Modeste, et animée par le Lieutenant Yaya KONE , Chef du secteur Sangbé 1. Cette initiative vise à endiguer la montée du braconnage, une menace sérieuse pour la biodiversité du parc.

La mobilisation était au rendez-vous avec la participation de 106 villageois, dont 22 femmes et 13 chasseurs traditionnels « dozos ». L’objectif principal de la séance était d’expliquer l’importance de la conservation du parc et les dangers encourus par ceux qui s’y introduisent illégalement. « Le PNMS est un patrimoine national dont la préservation est essentielle pour notre environnement et les générations futures. Le braconnage menace non seulement la faune, mais aussi l’équilibre écologique de toute la région », a déclaré le Lieutenant Yaya KONE .
Au cours de son intervention, le Chef du secteur a mis en garde contre les risques sanitaires liés à la manipulation d’animaux sauvages, tout en rappelant les sanctions prévues par la loi N°2002-102 du 11 février 2002 relative à la création, à la gestion et au financement des Parcs nationaux et Réserves Naturelles (PNR) . « Manipuler des animaux issus du braconnage expose à de graves maladies. De plus, toute personne prise en flagrant délit dans le PNMS s’expose à de lourdes peines et amendes », a-t-il averti.

De son côté, le sous-préfet de Gbonné a exhorté les populations de Kangolo à prendre conscience de l’opportunité que représente leur proximité avec l’une des dix-huit aires protégées de la Côte d’Ivoire. Il a souligné les bénéfices écologiques et économiques que le parc apporte aux communautés riveraines et a félicité l’OIPR pour son approche inclusive impliquant les autorités locales dans la sensibilisation. « Vous devez être fiers de vivre à proximité de cette aire protégée. Le PNMS est une richesse pour nous tous et nous devons le protéger », a-t-il insisté.
À l’issue de cette rencontre, les leaders communautaires – le chef du village, le président de la jeunesse et la présidente des femmes – ont pris des engagements fermes pour soutenir la préservation du PNMS. Ils ont promis d’intégrer les recommandations de l’OIPR lors de la prochaine réunion du village et de dénoncer toute intrusion suspecte dans le parc. « Nous nous engageons à être des relais de sensibilisation et à veiller à ce que personne ne compromette l’avenir de notre parc », a déclaré le chef du village.

Toutefois, les populations de Kangolo ont profité de cette occasion pour exprimer un besoin urgent : l’acquisition d’une pompe hydraulique. Selon le chef du village, l’accès à l’eau potable demeure une préoccupation majeure pour les habitants, qui espèrent un soutien de l’OIPR dans ce domaine. « Nous avons entendu votre message et nous espérons aussi que nos doléances seront prises en compte », a-t-il plaidé.
Cette séance de sensibilisation marque une étape importante dans la lutte contre le braconnage autour du PNMS. En renforçant la collaboration entre l’OIPR, les autorités locales et les communautés riveraines, cette initiative contribue à la préservation durable de ce joyau naturel de la Côte d’Ivoire.
Kindo Ousseny