Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques, a réaffirmé son engagement en faveur de la conservation des aires protégées lors d’une rencontre avec les responsables des structures sous sa tutelle dans la région du Tonkpi. Réunis à l’hôtel Beau Séjour de Man, le dimanche 9 mars 2025, les acteurs de la conservation ont échangé sur les défis et avancées liés à la préservation des parcs nationaux et réserves naturelles de l’Ouest montagneux.

Le colonel Zannou Moïse, Directeur de la zone ouest de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), a présenté un bilan des actions menées. Il a notamment évoqué la réserve naturelle intégrale du Mont Nimba, située à la frontière entre la Guinée, le Liberia et la Côte d’Ivoire, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et en bon état de conservation. Toutefois, elle reste inscrite sur la liste du patrimoine en péril. « Avec notre Directeur général et nos partenaires en Guinée, nous mettons tout en œuvre pour que cette réserve soit retirée de cette liste. Son état de conservation est globalement satisfaisant, mais l’exploitation minière du côté guinéen constitue un enjeu majeur », a-t-il expliqué.
Concernant le parc national du Mont Sangbé, le colonel Zannou Moïse a rappelé les efforts consentis pour récupérer les terres autrefois occupées illégalement. « Grâce au projet CORENA, nous avons totalement restauré les 30 % des zones infiltrées par des exploitants agricoles depuis 2015. Aujourd’hui, toute activité humaine y a cessé, et la faune recolonise progressivement son habitat naturel », a-t-il indiqué, tout en soulignant la nécessité d’une vigilance accrue face au braconnage.

S’agissant du parc national du Mont Péko, les efforts se poursuivent pour restaurer les zones exploitées illégalement. « L’évacuation des occupants en 2016 a marqué une avancée majeure, mais 40 % du parc reste encore sous culture de cacao. En 2024, nous avons réhabilité 200 hectares et nous prévoyons d’en aménager 800 supplémentaires cette année afin de favoriser la régénération du parc, en partenariat avec Barry Callebaut et IDH », a précisé le Directeur de la zone ouest de l’OIPR.
Le ministre Assahoré Konan Jacques a salué ces avancées tout en insistant sur l’importance de renforcer la surveillance des aires protégées avec l’implication des populations riveraines. « Vous accomplissez un travail remarquable dans des conditions parfois difficiles. Il est primordial d’accentuer nos efforts de sensibilisation et de veiller au respect strict des normes environnementales », a-t-il déclaré.

Dans cette dynamique, plusieurs initiatives d’accompagnement des communautés riveraines ont été mises en place, notamment des microprojets communautaires et la construction d’infrastructures sociales de base. « Avec le projet PIF2 et le soutien de notre partenaire Care International, 23 microprojets sont en cours de réalisation dans les villages périphériques des parcs », a ajouté le colonel Zannou Moïse.
Cette réunion de travail a permis de poser les bases d’une gouvernance environnementale plus efficace, visant à garantir une protection durable des parcs et réserves du Tonkpi. Les engagements pris devraient permettre d’optimiser la gestion de ces espaces tout en assurant une meilleure sensibilisation des populations locales.
Kindo Ousseny