Le 22 mai 2025, la forêt sacrée de Logoualé, nichée dans les montagnes verdoyantes du Tonkpi, a été le théâtre d’une vaste opération de reboisement et de sensibilisation environnementale. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre du voyage d’études des officiers stagiaires du 7ᵉ cours des Commandants d’Unités de Gendarmerie (CUG), en collaboration avec la Direction Régionale des Eaux et Forêts (DREF) du Tonkpi.

Placée sous la houlette du Lieutenant-Colonel Neuleu Oulaï Éric, cette opération a mobilisé 27 officiers stagiaires issus de sept pays africains, accompagnés de leurs encadreurs. Elle s’est déroulée en présence du Sous-préfet de Logoualé, représentant le Préfet de région, et a rassemblé un large éventail d’acteurs locaux : élus, autorités militaires, membres de l’Association des femmes Eaux et Forêts Dan, chefs traditionnels, jeunes et femmes de la communauté.
Les allocutions prononcées avant l’opération ont souligné l’urgence écologique et culturelle que représente la protection des forêts sacrées. Le Colonel Djan Yapo Évariste, directeur régional des Eaux et Forêts, a rappelé que ces espaces, au-delà de leur rôle spirituel, jouent un rôle capital dans la régulation du climat et la conservation de la biodiversité. Il a salué l’engagement de la Gendarmerie, qu’il considère comme un partenaire clé de la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique.
Le Sous-préfet de Logoualé, quant à lui, a salué cette initiative exemplaire, y voyant un signal fort à destination des populations locales. Il a appelé à la création d’un comité de suivi chargé d’assurer la pérennité des actions engagées et d’encourager une appropriation communautaire durable.
Sur le terrain, l’action a été concrète et organisée. Sous la supervision du Capitaine Amankou François, Chef de Cantonnement des Eaux et Forêts de Man, 502 jeunes plants – essentiellement des tecks et des gmelinas – ont été mis en terre. Des explications techniques ont été fournies aux participants pour maximiser les chances de survie des arbres plantés. Des pancartes identifiant les délégations et pays représentés ont été installées, symbolisant l’aspect international et inclusif de cette mobilisation.

Au-delà du geste écologique, cette journée a été marquée par un fort esprit de solidarité et de coopération civilo-militaire. Elle a aussi permis de sensibiliser les communautés à l’importance de préserver leurs ressources naturelles tout en respectant leurs traditions. Pour les chefs coutumiers présents, cette revalorisation de la forêt sacrée représente une étape vers un nouvel équilibre entre modernité et patrimoine ancestral.
En restaurant cet espace emblématique, les différents acteurs ont exprimé une volonté partagée : bâtir un avenir plus vert, plus responsable et plus respectueux des équilibres naturels dans la région du Tonkpi. Cette opération pourrait servir de modèle pour d’autres localités confrontées à la dégradation de leurs écosystèmes forestiers.
L’exemple de Logoualé démontre ainsi qu’en conjuguant traditions, engagement citoyen et coopération régionale, il est possible de poser des actes forts en faveur de l’environnement.
Doumbia Seydou Badian