Dans le cadre de la 2ᵉ édition de la Semaine des chefs traditionnels, qui s’est tenu du 26 au 31 mai 2025 à Man, les autorités locales ont engagé un dialogue citoyen inédit avec les garants de la tradition. Cette rencontre, initiée par la mairie de Man sous la houlette du maire Aboubakar Fofana, visait à expliquer les missions des élus et à rendre compte de leurs actions en faveur de la population.
C’est dans cette optique que les trois figures politiques majeures de la ville — le maire, le député et le ministre-gouverneur — ont échangé de manière franche avec les chefs traditionnels. Pour le maire Aboubakar Fofana, il est essentiel de créer un cadre permanent d’échanges afin que les populations soient mieux informées des initiatives en cours. Dans son intervention, il a dressé le bilan de ses actions autour de trois axes : les infrastructures, l’embellissement de la ville et le volet social.
Parmi les projets majeurs annoncés figurent la réhabilitation de toutes les écoles et centres de santé de la commune grâce à un partenariat avec la Banque mondiale, la construction de dix blocs de latrines dans des écoles primaires, ainsi que l’installation de marchés de proximité dans certains quartiers. À cela s’ajoutent des projets ambitieux comme un Palais de la culture de 3 000 places, un centre commercial moderne au cœur de la ville, six nouveaux centres de santé, et 6 km supplémentaires de routes bitumées.
Le député de Man, l’honorable Kia Diomandé Roger, a ensuite pris la parole pour rappeler la fonction première du député : représenter le peuple à l’Assemblée nationale. Il a évoqué plusieurs lois récemment examinées, dont la révision de la liste électorale, la loi sur la polygamie, ainsi que le budget national 2025. Il a insisté sur le fait que toutes les décisions parlementaires s’inscrivent dans le cadre de la Constitution.
Prenant la parole en clôture de ces échanges, le ministre-gouverneur du district autonome des Montagnes, Albert Flindé — parrain de cette édition — a salué l’initiative et encouragé sa pérennisation. Selon lui, cette démarche participative mérite d’être renforcée, afin que chaque élu ait l’opportunité de présenter ses missions et d’écouter les préoccupations des populations.
Le ministre-gouverneur a également précisé les rôles des districts autonomes, qui relèvent de la Primature. Ces structures ont pour missions de superviser et coordonner les actions des régions, de représenter l’État, de planifier le développement, de gérer les ressources locales, de renforcer la cohésion sociale et de suivre les grands projets nationaux. Il a également évoqué le rôle stratégique des livres blancs, documents qui recensent les aspirations des populations. « Les échanges nous ont permis d’identifier de nouvelles priorités. Et puisque nous allons actualiser les livres blancs l’an prochain, nous en tiendrons compte », a-t-il déclaré.
Enfin, Albert Flindé a invité les chefs traditionnels à devenir les relais d’information des élus, afin que leurs actions soient mieux comprises et partagées au sein des communautés.
La Semaine des chefs traditionnels se poursuivra jusqu’au samedi 31 mai, avec au programme une parade traditionnelle des chefs, un grand meeting de clôture et la remise officielle des arrêtés de nomination aux nouveaux chefs.
