Le village de Fouala, dans la sous-préfecture de Dioman, a accueilli le vendredi 26 septembre 2025 une importante rencontre de sensibilisation initiée par la Direction de Zone Ouest (DZO) de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR). Sous la présidence de M. Dago Dakouri Alexandre, sous-préfet de Dioman, cette séance a réuni 59 participants venus des villages de Fouala, Dioman, Toulo et Gbêka pour débattre de la lutte contre le braconnage qui menace le Parc national du Mont Sangbé (PNMS).

Chefs de village, leaders de communautés, présidents de jeunes et représentantes d’associations féminines ont répondu présents à cet appel. L’enjeu est de taille : assurer la survie d’un patrimoine naturel unique et préserver les services écosystémiques dont dépendent des milliers de personnes. L’OIPR à travers le secteur Sangbé 1 a voulu impliquer directement les forces vives locales afin que la lutte contre le braconnage devienne une responsabilité partagée.
Le lieutenant Yaya Koné, chef secteur Mont Sangbé 1, a donné le ton des échanges en dressant un tableau sombre des conséquences du braconnage. Selon lui, cette activité entraîne la disparition progressive d’espèces animales, fragilise la biodiversité et réduit le potentiel touristique de la région. Elle accroît également les risques de maladies transmissibles de l’animal à l’homme et compromet le développement de l’écotourisme, pourtant perçu comme une solution durable pour financer la gestion du parc et améliorer les conditions de vie des populations riveraines.
« Le Parc national du Mont Sangbé n’est pas seulement une réserve d’animaux, a-t-il rappelé. Il joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, dans le maintien du microclimat agricole, dans la transmission des savoirs culturels et même dans l’éducation environnementale. Le protéger, c’est protéger l’avenir des communautés locales. »

Pour clore ses propos, le lieutenant Yaya Koné est revenu sur le concours « Prix Vert » édition 2025. Il a expliqué aux participants les critères de sélection, les prix en jeu et le calendrier du concours, invitant chacun à se mobiliser pour y prendre part. Il a surtout insisté sur la nécessité pour les leaders présents de relayer fidèlement les messages de la journée auprès de leurs communautés. « La protection du Mont Sangbé n’est pas l’affaire de l’OIPR seulement, mais de nous tous », a-t-il martelé.
Un message renforcé par DAGO Dakouri Alexandre, Sous-préfet de Dioman, qui n’a pas hésité à pointer du doigt les pratiques persistantes dans certains villages, notamment à Toulo, où le braconnage continue malgré les sensibilisations. « Ces comportements compromettent l’intégrité du parc et privent les populations elles-mêmes des avantages qu’elles pourraient en tirer », a dénoncé l’autorité administrative. Pour lui, l’heure est venue de tourner le dos à ces pratiques et de s’engager dans une dynamique de préservation.
Afin de montrer que l’OIPR ne se limite pas à des discours, le représentant de l’exécutif a annoncé une bonne nouvelle très attendue à Fouala : l’octroi par l’OIPR et ses partenaires d’un projet de pompe hydraulique pour le village. Les travaux, a-t-il précisé, devraient débuter dans les prochains mois. L’annonce a suscité un tonnerre d’applaudissements, signe de l’importance que revêt l’accès à l’eau potable pour la communauté.
La rencontre n’a pas seulement été une tribune de sensibilisation, mais aussi un espace de dialogue. Dans la phase d’échanges, les participants ont proposé des solutions endogènes pour freiner le braconnage et limiter la commercialisation de la viande de brousse. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité d’impliquer davantage la jeunesse et les femmes, souvent en première ligne dans la sensibilisation communautaire.
Dans une atmosphère empreinte d’engagement, le sous-préfet de Dioman a remercié les participants pour leur disponibilité et les a exhortés à s’approprier les messages entendus. « Le PNMS est notre bien commun, gardons-le jalousement pour les générations futures », a-t-il conclu.
Cette journée de sensibilisation aura permis non seulement de rappeler les menaces pesant sur le parc, mais aussi de renforcer le partenariat entre l’OIPR, les autorités locales et les populations. À travers cette initiative, Fouala et les villages environnants s’inscrivent résolument dans une démarche de protection du parc national du Mont Sangbé, joyau naturel dont dépend l’équilibre écologique et économique de toute la région.
Kindo Ousseny