La sous-préfecture de Doké, dans le département de Bloléquin, a abrité la 2ᵉ édition des Journées culturelles intercommunautaires (JCI), organisées du 26 au 27 septembre 2025. Deux jours d’échanges, de danses et de fraternité qui avaient un objectif clair : renforcer la cohésion sociale et consolider la paix dans une région marquée par des tensions intercommunautaires récurrentes.

Ici, plusieurs communautés vivent côte à côte. Mais cette cohabitation n’a pas toujours été exempte de heurts, parfois meurtriers, laissant derrière eux des blessés et d’importants dégâts matériels. Conscientes de ces fragilités, les autorités préfectorales, avec à leur tête le préfet de Bloléquin, Gilbert Gbagbeu Gué, ont initié les Journées culturelles intercommunautaires, un cadre de dialogue et de rapprochement.
Pour cette édition 2025, placée sous le thème évocateur « Élection sans gbangban », l’événement était placé sous la présidence du président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), Dr Aka Aouélé, et sous le parrainage de la ministre d’État, ministre de la Fonction publique, Anne Désirée Ouloto, également présidente du Conseil régional du Cavally. Un double parrainage qui témoigne de l’importance accordée à cette initiative locale.
Selon le préfet Gilbert Gbagbeu Gué, l’enjeu dépasse la simple fête. Il s’agit, a-t-il expliqué, de créer un climat de paix durable, d’atténuer les clivages entre communautés, et d’inciter les fils et filles du département à revenir régulièrement au village pour contribuer à son développement. Il a également insisté sur la volonté de promouvoir un « Bloléquin nouveau », ouvert et attractif pour les investisseurs, tout en valorisant le riche patrimoine culturel local.

Représentant le président du CESEC, Ibrahim Bamba a salué la forte mobilisation des populations venues de toutes les localités du Cavally. « Cet évènement met en lumière la capacité des communautés à se donner la main pour bâtir un avenir radieux », a-t-il souligné. Puis il a lancé un message fort : « Aucun développement durable ne peut s’enraciner là où règne la division. Cultivons le respect, la tolérance et le pardon. Faisons de l’élection présidentielle une véritable fête démocratique. La Côte d’Ivoire a besoin de toutes ses filles et fils pour avancer. »
Même son de cloche du côté de Nioulé Nicodème, représentant de la ministre Anne Désirée Ouloto. Pour lui, la jeunesse doit jouer un rôle central dans ce processus. « Sans la paix, il n’y a pas de développement. Sans cohésion, il n’y a pas de développement durable », a-t-il rappelé, avant d’exhorter les jeunes à bannir la haine et la violence. « Soyez des bâtisseurs de ponts et non des destructeurs de passerelles », a-t-il conseillé, sous les applaudissements nourris du public.
Au-delà des discours, la fête a aussi été culturelle et festive. Les populations ont vibré au rythme du célèbre zaouli et de plusieurs danses traditionnelles venues d’autres régions du pays. Un grand concert a marqué l’apothéose de ces journées, scellant symboliquement l’unité retrouvée des différentes communautés.
À travers cette deuxième édition des JCI, Doké et Bloléquin réaffirment leur volonté commune de tourner la page des divisions et de bâtir une société de dialogue et de fraternité. Un signal fort à l’approche des échéances électorales, où l’appel à une « élection sans gbangban » prend toute sa signification.
Serge Coulibaly
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