Man: La brigade de recherche démantèle un dangereux gang de braqueurs

Temps de lecture : 3 minutes

La capitale du Tonkpi a vécu, fin octobre, une série de braquages ciblant des planteurs et commerçants de cacao. Grâce à la vigilance et à la réactivité de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Man, un important réseau de malfaiteurs armés est en train d’être démantelé depuis mercredi 5 novembre 2025. Retour sur une opération qui a mis fin à une vague d’insécurité qui inquiétait les populations.

Tout commence le mercredi 29 octobre 2025. En fin d’après-midi, Kassim Traoré, acheteur de cacao bien connu dans la région, se présente dans les locaux de la police criminelle de Man. L’homme, encore sous le choc, déclare avoir été victime d’un braquage dans son quartier. Deux individus à moto l’ont intercepté, arme à feu en main, avant de lui soutirer son sac contenant 100 000 francs CFA et des documents de sa coopérative. Après leur forfait, les assaillants ont pris la fuite, laissant peu d’indices derrière eux.

À peine quelques jours plus tard, une seconde plainte vient confirmer les soupçons d’un réseau organisé. Cette fois, la victime s’appelle Ibrahima Soumahoro, 41 ans, résidant du quartier Kogouin. Le lundi 3 novembre, à la sortie d’une agence de la Banque Atlantique où il venait d’effectuer un retrait de 21 millions de francs CFA, il est pris pour cible. Devant son magasin à quartier Capen, deux hommes armés surgissent, le braquent et disparaissent aussitôt avec le sac d’argent. Deux braquages en moins d’une semaine : la police comprend qu’elle a affaire à une bande bien structurée.

Le commissaire N’da Ahoussi, chef de la BRI, déclenche immédiatement une vaste opération de traque. Les enquêteurs s’appuient sur les descriptions des motos, des suspects et les informations fournies par leurs réseaux d’indicateurs en ville. Après plusieurs recoupements, une source anonyme signale la présence d’un individu suspect dans un hôtel du quartier Campus. Une planque est mise en place dès le mardi matin.

Vers 17 heures, un homme correspondant au signalement recherché est aperçu sur une moto. Pris en filature puis interpellé, il passe rapidement aux aveux. Il s’agit de N B, 41 ans, de nationalité étrangère se présentant comme planteur et père de six enfants. Selon ses propres dires, il faisait partie d’un groupe de quatre braqueurs venus à Man pour “travailler”, autrement dit pour dépouiller des planteurs et commerçants.

Le gang, composé de N B, et trois autres individus, opérait avec un mode opératoire bien rôdé. Deux d’entre eux repéraient les clients sortant des banques avec des sacs volumineux. Ils transmettaient ensuite les informations par téléphone aux deux autres complices embusqués, qui prenaient en chasse les victimes avant de les braquer à l’arme lourde, souvent à la Kalachnikov.

Au cours de son interrogatoire, N B a livré des détails précis sur les deux attaques. Dans le cas de Soumahoro, les braqueurs ont intercepté leur cible à la sortie de la banque, avant de s’enfuir dans la brousse avec le butin. S’ils pensaient avoir emporté 21 millions de francs CFA, ils n’en ont trouvé que 11, qu’ils se sont partagés sur place : 3 millions pour chacun des quatre membres, tandis qu’un intermédiaire touchait un million pour “renseignement”.

Grâce à cette arrestation, la police a pu reconstituer l’ensemble du réseau et lancer la poursuite des trois autres fugitifs encore dans la nature. “N B est actuellement en garde à vue. Il sera présenté devant le parquet ce vendredi 7 novembre. Les recherches se poursuivent pour mettre la main sur ses complices”, a confirmé le commissaire N’da Ahoussi.

Cette opération réussie de la Brigade de recherche et d’intervention de Man rassure les populations et les acteurs du secteur cacaoyer, souvent ciblés par les malfrats en période de forte activité économique. Elle témoigne surtout du professionnalisme et de la détermination des forces de l’ordre à maintenir la sécurité dans la région du Tonkpi.

Kindo Ousseny

Loading

Partager, c'est aimer!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *