Mont Sangbé: L’OIPR et ses partenaires consolident la stratégie de conservation

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La préfecture de Biankouma a servi, le mercredi 26 novembre 2025, de cadre à un rendez-vous majeur pour la protection de la biodiversité ivoirienne. L’atelier bilan des activités 2025 et d’élaboration du plan d’opérations 2026 du Parc national du Mont Sangbé (PNMS) a rassemblé une cinquantaine d’acteurs autour d’une même préoccupation : consolider les acquis de conservation et anticiper les défis de demain. Responsables administratifs, partenaires techniques et financiers, experts de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et représentants des communautés riveraines ont passé au crible une année marquée par une performance exceptionnelle.

D’entrée, le préfet du département de Biankouma, Coulibaly Yaya, a salué l’engagement collectif qui a soutenu la mise en œuvre des activités prévues dans le Plan d’opérations 2025. « Chacun des participants y a mis du sien et la qualité des présentations montre bien que chacun de nous s’est engagé et a fait correctement ce qu’il avait à faire. En tout cas, félicitations à tout le monde », a-t-il déclaré, soulignant que l’implication de tous demeure la clé de voûte de la préservation du Mont Sangbé, véritable bastion de biodiversité du pays.

Selon le colonel Amara Ouattara, représentant le directeur général de l’OIPR, les performances techniques enregistrées au PNMS avoisinent les 89%. Une progression qui, selon lui, traduit l’efficacité du dispositif de gestion du parc et la discipline des équipes opérationnelles. Cependant, il invite à une lecture lucide des résultats : « Nous espérons que les contributions faites par les différents partenaires permettront à l’équipe de parvenir à contourner toute cette difficulté ». Il s’agit, pour 2026, de lever les obstacles qui freinent encore la gestion optimale du parc.

Le colonel Zannou Moïse, directeur de la zone ouest de l’OIPR, a pour sa part mis en lumière les perspectives stratégiques de 2026. Il a annoncé la transmission du nouveau plan d’opérations au conseil d’administration de la Fondation pour les Parcs et Réserves de Côte d’Ivoire, espérant l’obtention des ressources nécessaires pour dérouler les activités prévues. Il a insisté sur les priorités : aménagements structurants, surveillance, protection, accompagnement des populations, suivi écologique et, surtout, la montée en puissance de l’écotourisme. « Bientôt, nous allons passer à une étape plus importante au niveau du développement de l’écotourisme », a-t-il promis.

Cette dynamique de transformation est saluée par les collectivités territoriales. Pour Yéo Dona Fologo, directeur du développement et de la planification du Conseil régional du Worodougou, l’action de l’OIPR dépasse la seule préservation écologique. « L’OIPR intervient dans notre champ, car nous sommes des acteurs du développement local. Son action impacte directement le bien-être de nos populations », a-t-il indiqué, louant une collaboration qui renforce la cohésion territoriale et génère des opportunités socio-économiques.

Le projet Ecoter, partenaire clé du PNMS, avance également à grands pas. Loli Bonga, point focal adjoint du projet dans la région du Tonkpi, a annoncé l’achèvement de plusieurs infrastructures structurantes : reprofilage de 20 km de pistes de Gouané à Soba, construction d’infrastructures d’accueil, d’un poste de surveillance et d’un mirador. Les travaux selon lui pourront passer à une phase active d’ici janvier 2026.

Madame Kouakou Marie-Paul, représentant le point focal C2D du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique a confirmé la solidité des résultats techniques du parc, saluant une faune « vivante et variée » et mettant en exergue l’apparition d’espèces rares comme le chacal, signe d’une résilience écologique encourageante. Elle a exhorté les partenaires financiers à renforcer leur soutien, considérant que les efforts en cours placent le Mont Sangbé dans une trajectoire exemplaire.

Au-delà des chiffres, l’atelier a rappelé les fondements de la stratégie nationale de conservation : préserver un capital naturel menacé par des décennies de pressions humaines et de crises socio-politiques. Les travaux en commissions ont permis de valider les activités 2026, les indicateurs de performance, ainsi que les budgets conformément aux exigences du Plan d’aménagement et de gestion du parc.

En définitive, ce rendez-vous de Biankouma marque une étape décisive dans la gouvernance du Parc national du Mont Sangbé. Entre consolidation, innovation et projection, les acteurs affichent une vision claire : faire de ce parc non seulement un sanctuaire écologique, mais aussi un levier de développement territorial. À l’heure où le pays renforce sa politique environnementale, le Mont Sangbé s’impose plus que jamais comme un laboratoire grandeur nature de la conservation ivoirienne.

Kindo Ousseny

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