Le jeudi 11 décembre 2025, le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Soro Fatogoma a procédé à l’inauguration du tout nouveau centre de conditionnement des semences de riz de Man. C’était à l’occasion d’une cérémonie solennelle marquée par la coupure symbolique du ruban. Une étape majeure pour la riziculture ivoirienne, qui amorce ainsi une montée en puissance dans la production de semences certifiées.

Représentant le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, Kobena Kouassi Adjoumani, le directeur général de la Promotion de l’Agriculture, Kassoum Karamoko, a expliqué que cette inauguration marque la finalisation d’un vaste projet national de construction de sept centres modernes de production, traitement et conditionnement des semences. Financé par la Banque islamique de développement (BID) et conduit par l’Agence pour le Développement de la Filière Riz (ADERIZ), ce programme vise à hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays autosuffisants en riz d’ici fin 2026.
« La semence contribue à 40 % du rendement agricole. Nous devons donc la produire en quantité et en qualité pour éviter qu’elle ne devienne un goulot d’étranglement », a rappelé M. Karamoko. Chacun des sept centres aura une capacité annuelle de 3 000 tonnes, soit 21 000 tonnes pour l’ensemble du dispositif national.
Pour les producteurs de l’Ouest, l’événement représente une véritable libération. Singo Sidiki, président de l’Union des sociétés coopératives du Tonkpi, du Guémon et du Cavally, n’a pas caché sa satisfaction : « Par le passé, nous allions chercher la semence à Yamoussoukro. Désormais, elle sera disponible ici, à Man. Cela réduit énormément nos difficultés et va booster la production. » Selon lui, l’Ouest pourra désormais jouer un rôle déterminant dans l’alimentation nationale en riz.

La délégation de la Banque islamique de développement, principal bailleur du projet, a également salué la qualité des réalisations. Son chargé en chef des opérations agricoles, Ludovic Miaro III, s’est dit « très satisfait » du niveau d’exécution : « Sur les sept centres, cinq sont déjà entièrement achevés et réceptionnés. Les deux derniers, Agboville et Bondoukou, seront finalisés sous peu. Ce projet constitue le premier maillon du développement de toute la chaîne de valeur riz. » Il a assuré que la BID restera un partenaire engagé auprès de l’État ivoirien, avec déjà un nouveau projet approuvé dans la même filière.
Prenant la parole, le directeur général adjoint de l’ADERIZ, Ouattara Gniré Zié, a salué l’esprit de synthèse et la qualité des échanges au cours de l’atelier national de clôture et de capitalisation du Projet de production et de traitement de semences certifiées de riz en Côte d’Ivoire (ppt-scr-ci) tenu en marge de la cérémonie. « Vos recommandations montrent que les acteurs ont compris l’enjeu. La semence est le point de départ de toute la chaîne. Sans semence de qualité, il n’y a pas de bonne production », a-t-il insisté, avant de rassurer les producteurs quant à la mise en opération prochaine des infrastructures.

En visioconférence, le représentant pays de la BID, Cheick Oumar Ouattara, a rappelé que « la réussite du projet confirme l’importance d’un partenariat continu et structurant avec la Côte d’Ivoire ». Pour lui, les infrastructures ne prennent leur pleine valeur que grâce à l’engagement des acteurs de terrain.
Le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Soro Fatogoma a salué « un investissement qui place le Tonkpi au cœur de la dynamique nationale d’autosuffisance ». Il a encouragé les producteurs à s’approprier cette infrastructure stratégique et à redoubler d’efforts pour honorer la confiance placée en la région.
L’Ouest ivoirien, longtemps considéré comme un grenier potentiel, dispose désormais d’un outil de transformation majeur. Avec ce centre, Man se positionne comme un pilier incontournable de la nouvelle ambition rizicole du pays.
Kindo Ousseny
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