L’Université Polytechnique de Man a abrité, ce mardi 7 octobre 2025, le lancement officiel du projet FONSTI-ODD intitulé « Mise en place d’un suiveur solaire pour la production d’énergie électrique via une centrale photovoltaïque ». Cette initiative, soutenue par le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI), s’inscrit dans la promotion des énergies renouvelables et la recherche de solutions locales face aux coupures d’électricité récurrentes dans le pays.

Présidée par le professeur Coulibaly Lassina, président de l’Université de Man, la cérémonie s’est déroulée en présence des autorités administratives et universitaires, des enseignants-chercheurs, des étudiants et du représentant du préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man. Dans son mot de bienvenue, le professeur Coulibaly a expliqué que ce projet innovant combine un panneau solaire classique à un mécanisme capable de suivre la course du soleil, permettant ainsi d’optimiser la captation de la lumière. « L’objectif, c’est de suppléer aux fréquentes coupures d’électricité qui endommagent nos équipements. En développant ce dispositif, nous aurons une énergie de grande capacité pour faire fonctionner nos installations même en cas de panne du réseau national », a-t-il indiqué. Le professeur titulaire des universités a également précisé que le système utilisera un colorant à la place du silicium, ce qui le rendra plus économique et accessible.
Poursuivant ses propos, le président de l’Université a insisté sur la dimension pédagogique et expérimentale du projet. « Cette recherche va non seulement permettre de tester la durabilité et la maintenance du système, mais aussi former nos étudiants aux technologies de demain », a-t-il expliqué. Il a profité de l’occasion pour remercier le FONSTI, le professeur Aka Boko et toute l’équipe scientifique pour leur engagement constant en faveur de la recherche appliquée à Man.
Le professeur Coulibaly Lassina a salué la presse pour son rôle dans la valorisation des initiatives scientifiques locales et a réitéré son appel à la collaboration de tous les partenaires. « Grâce à la recherche, nous pouvons apporter des réponses concrètes aux défis énergétiques de nos communautés. C’est ensemble que nous ferons de l’Université de Man un pôle d’excellence au service du développement durable », a-t-il souligné.

Superviseur scientifique du projet, le professeur Boko Aka, de l’Université Nagui Abrogoua d’Abidjan, a salué l’initiative et replacé son importance dans le contexte mondial de la lutte contre le changement climatique. « Notre monde est confronté à des défis environnementaux majeurs. L’adoption des sources d’énergie propres, telles que l’énergie solaire photovoltaïque, est un impératif », a-t-il souligné. Selon lui, le suiveur solaire ou “tracteur solaire”, grâce à son bras articulé et ses capteurs, permet d’augmenter la production d’énergie de 20 à 40 % par rapport aux panneaux fixes. Il a promis d’assurer un suivi rigoureux de l’avancement du projet aux côtés des chercheurs locaux.
Le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation, principal bailleur du projet, était représenté par son directeur administratif et financier, Coulibaly Armand. Celui-ci a rappelé que le FONSTI a récemment lancé un appel à projets en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD). « Nous avons trouvé un intérêt particulier à financer ce projet de haut impact, qui valorise la recherche appliquée dans le domaine énergétique », a-t-il déclaré. Le coût global de l’initiative est estimé à 45 millions de francs CFA, un montant que le représentant du FONSTI juge « relativement modeste au regard des ambitions », appelant les collectivités locales et le secteur privé à s’impliquer pour sa mise à l’échelle.
Représentant le préfet de la région du Tonkpi, le sous-préfet de Gbangbegouiné Yati, Arsène Takouo, a salué « une initiative porteuse d’espoir pour les ménages ». « Je repars convaincu que ce projet bénéficiera non seulement à la communauté universitaire, mais aussi aux populations environnantes qui subissent encore des coupures d’électricité fréquentes », a-t-il affirmé. Souhaitant que les résultats de cette recherche profitent aux foyers les plus modestes, il a encouragé les chercheurs à faire de cette énergie solaire « non plus une alternative, mais une source principale » pour les infrastructures publiques.
Dans une ambiance studieuse et conviviale, les échanges ont permis de mesurer l’importance stratégique de ce projet pour la transition énergétique locale. Étudiants et enseignants ont exprimé leur enthousiasme face à cette innovation, qui positionne l’Université de Man comme un acteur majeur du développement durable dans la région du Tonkpi.
Kindo Ousseny