La place publique de Gotongouiné-Blouno, dans la sous-préfecture de Podiagouiné, a abrité ce jeudi 4 décembre 2025 la cérémonie officielle de remise de matériel agricole au groupement féminin IkAHIGOR. Cette dotation, d’une valeur de 2 840 000 FCFA, marque une nouvelle phase d’un projet soutenu financièrement par l’Ambassade d’Allemagne en Côte d’Ivoire et mis en œuvre par l’ONG Action pour l’Environnement, la Santé et les Droits Humains (AESDH). Elle intervient juste après trois jours de formation pratique sur les techniques culturales tenus du 30 novembre au 3 décembre.

Face aux femmes bénéficiaires, le directeur exécutif de l’AESDH, Boua Don Lucien, a dressé le bilan des actions déjà engagées sur le terrain. Il a rappelé que l’ONG, créée le 9 octobre 2024, mène ce projet structuré autour de trois axes : « renforcer les capacités du groupement COEGO en techniques culturales », « former ces femmes au leadership féminin » et enfin « doter le groupement d’un important lot de matériel agricole ». Le projet global représente un investissement de 5 970 000 FCFA, dont cinq millions spécifiquement dédiés à la formation et à l’acquisition des équipements.
La remise a concerné un kit impressionnant : un tricycle, une motopompe, trois broyeuses de manioc, quatre presseuses, quarante machettes, quarante dabas, cinq bassines, quatre grosses marmites, cinq brouettes, cinq pelles, cinq râteaux, une bâche noire, un haut-parleur ainsi que soixante paires de bottes et de gants. Selon Boua Don Lucien, ces outils « sont destinés à améliorer les rendements et à accroître les revenus des femmes ». Il a rassuré que l’AESDH assurera le suivi permanent du groupement et continuera de recycler ses membres. L’organisation intervient d’ailleurs « dans les régions du Tonkpi, du Guémon, du Nawa et du Kabadougou », a-t-il précisé.
Le sous-préfet de Podiagouiné, Éric Ekra, présent aux côtés des autorités villageoises, a salué l’initiative, rappelant que l’ONG avait récemment invité les femmes à une formation à la sous-préfecture. « Ils ont parlé de 60 femmes, mais cette formation, je pense, a dépassé ce nombre », a-t-il souligné. Insistant sur la nécessité de mettre en pratique les compétences acquises, il a encouragé les bénéficiaires à travailler avec courage et organisation : « Si on travaille bien, on va avoir une bonne production. Et c’est le nom des femmes de Gotongouiné qui brillera grâce à l’AESDH. »
Le sous-préfet n’a pas manqué d’adresser ses remerciements à l’Ambassade d’Allemagne qui finance le projet et dont le soutien « nous rend tous heureux ». Pour lui, cette dotation n’est pas seulement un geste matériel ; elle constitue un levier de renforcement économique pour les ménages de la localité. Il a invité les femmes à utiliser l’équipement avec soin afin d’en tirer le meilleur profit.

Au nom des bénéficiaires, Mahan Boua Isabel, habitante de Gotongouiné-Blouno, a exprimé la gratitude de son groupement. « Nous voulons remercier l’Ambassade de l’Allemagne, suivie de l’ONG qui nous a donné du courage à travers tous ces matériels », a-t-elle déclaré avec émotion. Elle a également salué l’accompagnement des autorités locales, notamment le sous-préfet pour leur soutien constant dans le processus.
Revenant sur la formation, Mahan Boua Isabel a témoigné de l’intérêt des modules reçus. « Nous avons été formées à la sous-préfecture par l’ONG et ses accompagnateurs. Puis ici, à Gotongouiné-Blouno, nous avons pu pratiquer toutes les activités apprises et les présenter à nos groupes », a-t-elle expliqué. Cette phase pratique a permis aux participantes de maîtriser la culture de produits vivriers tels que l’aubergine, le piment ou le gombo, visibles durant la cérémonie.
L’ambiance était à la fois festive et empreinte d’espoir. Entre chants, démonstrations et échanges, les femmes ont manifesté leur volonté de transformer leur nouvelle expérience en résultats concrets sur le terrain. Pour elles, ce projet constitue une réelle bouffée d’oxygène dans la lutte pour l’autonomisation économique.
La cérémonie s’est achevée par la remise symbolique du matériel en présence du sous-préfet, des autorités villageoises et de l’équipe de l’AESDH. Une scène marquée par la fierté des bénéficiaires et la conviction que ce soutien ouvre une nouvelle ère pour l’agriculture féminine à Gotongouiné-Blouno.
Kindo Ousseny
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