La salle polyvalente de l’agence principale de l’IPS-CGRAE de Man a servi de cadre, ce lundi 15 décembre 2025, à une rencontre cruciale entre le corps préfectoral, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Man, les candidats aux élections législatives du 27 décembre, ainsi que les chefs des commandements des Forces de défense et de sécurité. Initiée par le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, cette séance de travail visait à baliser le terrain pour un scrutin apaisé, transparent et respectueux des valeurs républicaines.
Dans une atmosphère empreinte de solennité et de responsabilité, les autorités administratives ont rappelé l’importance de cette concertation à l’approche d’un rendez-vous électoral majeur. Plus qu’une simple formalité, la rencontre se voulait un cadre d’échanges francs et de sensibilisation, traduisant la volonté ferme de l’État d’accompagner tous les acteurs politiques vers des élections sans violence, avant, pendant et après le scrutin.
Ouvrant les travaux, le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Soro Fatogoma a salué la forte mobilisation des candidats, y voyant un signe de l’intérêt accordé à la réussite du processus électoral. Il a insisté sur le fait que les législatives du 27 décembre 2025 engagent non seulement l’avenir des institutions, mais aussi la stabilité des communautés et la paix chèrement acquise. « Aucune ambition politique, aussi légitime soit-elle, ne saurait justifier la violence », a-t-il martelé, appelant à la retenue, à la sagesse et à la responsabilité collective.
Revenant sur le passé récent, le préfet a rappelé que la région du Tonkpi a su démontrer, lors de la présidentielle d’octobre 2025, sa maturité politique en organisant un scrutin calme et discipliné. Une fierté collective qu’il a exhorté les candidats à préserver. À l’orée de la campagne électorale, il les a désignés comme les premiers garants de la paix, soulignant que leurs paroles et leurs actes peuvent soit apaiser, soit embraser les esprits.
Dans un discours ferme et pédagogique, l’autorité préfectorale a égrené plusieurs consignes pratiques : éviter les discours haineux et les provocations, respecter les règles d’occupation des espaces publics, fournir à l’administration les plans de campagne et les points focaux, sensibiliser les électeurs à quitter les lieux de vote après le suffrage et proscrire les parades dangereuses sur la voie publique. Il a prévenu que toute violence serait imputable aux candidats et à leurs équipes, tout en saluant l’engagement des Forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme.
Prenant la parole à son tour, le procureur de la République, Koua Hermann, a expliqué le sens de sa présence aux côtés du corps préfectoral, à la fois comme magistrat et comme citoyen engagé pour la paix. Il a rappelé que la démocratie ne saurait s’exprimer dans la destruction, les agressions ou la haine, mais dans le choc pacifique des idées et des programmes. « La vraie démocratie célèbre le vivre-ensemble », a-t-il souligné.
Le procureur a également insisté sur le rôle exemplaire attendu des candidats, futurs législateurs, appelés à respecter et à faire respecter les lois qu’ils sont censés voter. Tout en privilégiant la prévention à la répression, il a averti que la justice resterait vigilante et appliquerait la loi en cas de trouble à l’ordre public, invitant les candidats à dénoncer tout acte de violence ou de sabotage.
Les échanges ont ensuite permis aux candidats de s’exprimer. Alfred Yaké, candidat à Man sous-préfecture a salué l’initiative des autorités, se disant satisfait des conseils reçus et déterminé à mener une campagne civilisée, dans le respect mutuel. Tokpa Maninga, candidat RHDP à Sipilou-Yorodougou, a également réaffirmé son engagement pour des élections sans violence, tout en soulevant la question sensible de l’attachement électoral transfrontalier, appelant à des mesures urgentes pour éviter toute source de tension.
Au terme de cette rencontre, autorités administratives, judiciaires et acteurs politiques ont affiché une convergence de vues : faire du Tonkpi un modèle de maturité démocratique. Un message fort a ainsi été lancé à l’ensemble des populations et des candidats, pour que les législatives du 27 décembre 2025 se déroulent dans la sérénité, la transparence et le respect des lois de la République.
