Interview – Tia André, député maire de Man à propos du bitumage : « L’arrêt des travaux de voirie est dû à la dissolution du PPU »

Temps de lecture : 6 minutes

La ville de Man souffre d’un problème voirie et de marché. Les travaux de bitumage lancés en grande pompe le 3 octobre 2015 par le premier ministre d’alors, Daniel Kablan Duncan, n’ont jusque-là connu aucun début d’exécution de même que le grand marché qui est une promesse de campagne des candidats aux élections municipales à Man. Dans cette interview, Dr Tia André donne les raisons du retard accusé dans l’exécution des travaux de bitumage. Il annonce, par ailleurs, la construction du marché d’ici peu.

Bonjour Mr le député-maire, le président de la république vient d’inaugurer le barrage de Soubré. Vos impressions en tant qu’Ivoirien.

C’est avec fierté que j’ai vu le président de la république mettre sous tension l’électricité qui vient du barrage de Soubré. Ce barrage vient régler plusieurs problèmes en même temps avec le délestage que nous avions connu à un moment donné. Nos problèmes viennent de trouver solutions. Ce qu’il faut retenir, c’est que le président Ouattara est un homme de parole. Ce barrage qui vient d’être inauguré est une promesse de campagne. C’est un homme d’engagement et développement qui a estimé que notre pays sera émergent à l’horizon 2020. Beaucoup plus qu’un slogan, c’est une réalité car les ingrédients qui sont autour y concourent. Je suis vraiment content.

Ces travaux ont quasiment été lancés dans la droite ligne des grands travaux dans le pays dont Man devait aussi bénéficier. Où en est-on avec les vôtres ?

Man est dans la dynamique de ces travaux. Nous avons eu de l’eau potable ici en quantité suffisante avec 12m/3 d’eau depuis près de 33 kilomètres de Man. En plus de qui est source de vie, nous avons eu droit à une université publique qui fonctionne déjà grâce au président. C’est une fierté pour nous de savoir qu’en plus de nos enfants, ceux des autres régions se retrouvent ici pour leurs études supérieures. La BECEAO qui pendant la crise a été détruite est revenue grâce au concours du président de la république. Nous sommes vraiment dans la dynamique des grands travaux tel que voulu par le chef de l’Etat Ivoirien. C’est vraiment nous avons beaucoup d’attentes mais ce qu’il faut savoir c’est que les choses se font progressivement. Notre problème de bitume tient beaucoup à cœur au président et Man aura son bitume. Il faut aller étape par étape car on ne peut pas tout faire à la fois. Le président a encore quatre ans avant la fin de son mandat et nous avons foi qu’il réalisera nos travaux en suspens.

Comment analysez-vous cette inertie ? Que vous a-t-on dit ? Que vous a-t-on dit ?

L’arrêt des travaux de voirie est dû à la dissolution du PPU. Les bailleurs de fonds qui suivent la Côte d’Ivoire ayant estimé que la stabilité est revenue ont intimé que les travaux d’urgence soient arrêtés. Les travaux de Man qui étaient inscrits dans le programme d’urgence présidentiel comme d’autres ailleurs ont simplement été inscrits dans un autre schéma sous les ordres des bailleurs de fonds. Le président a donc décidé que le bitumage à Man soit mis dans le programme de bitumage de l’axe Danané-Guinée. Dès que ce programme démarre la ville de Man aura son bitume. C’est ce qui m’a été dit au plus haut niveau.

Vous êtes du RDR et le président du conseil régional est membre signataire du RHDP. Sont-ce les bisbilles internes à votre mouvement et qui ont valu le départ de Mabri Toikeusse Albert du gouvernement qui, retardent les travaux ?

Ah non, non. Il n’a jamais été question de ça. Les travaux de Man ont été lancés avant même les élections présidentielles de 2015. Le président Mabri Toikeusse était encore ministre et l’a été pendant longtemps avant d’être débarqué du gouvernement. Les deux situations ne sont nullement liées. Nous sommes sur un autre programme qui n’est pas le PPU et c’est la principale raison et non les palabres entre alliés du RHDP. Notre bitume a été arrêté bien avant que le ministre Mabri Toikeusse quitte le gouvernement. Je me rappelle bien qu’à cette époque ce sont le premier ministre d’alors, Daniel Kablan Duncan, le ministre des infrastructures économiques Patrick Achi, le ministre Mabri alors ministre d’état, ministre du plan et du développement de la république de notre pays qui ensemble ont lancé les travaux. Les machines sont parties quelques jours après. C’est pour simplement dire que le départ du président du conseil régional n’a rien à avoir avec ce que nous vivons.

Que vous dit la population et quelle est votre impression devant ce retard dans l’exécution des travaux de voirie ?

Je comprends bien la population qui se sent trahir et abandonner. Nous sortons d’une crise qui défiguré la ville de Man en terme de voierie. La population réclame toujours son bitume pour que Man ressemble aux autres villes. Je ne fais que demander aux uns et aux autres au calme. Ce que le président a promis sera fait. On doit expliquer aux parents que nous n’avons pas eu chance car au moment où on lançait nos travaux l PPU s’arrêtait aussi. Man n’a pas été oubliée.

Apres la crise quel est le niveau économique de Man ?

Ah oui ! Man est revenue sur le plan économique. Là je suis très fier de le dire. Toutes les banques sont revenues à Man. Quand vous voyez les banquiers quelque part c’est les choses font mieux. La BECEAO fonctionne même si ce n’est pas à 100%. Tous les hommes d’affaires et des experts nous confirment la bonne santé économique de notre cité. Nous avons un potentiel économique énorme avec les cultures de rente et vivrières. On trouve tout à Man. Man est une ville qui bouge. Je profite de cette occasion pour inviter tous ceux qui hésitent encore à venir investir à Man et ils n’auront pas à regretter. L’argent circule à Man. C’est une ville qui s’est retrouvée et qui est aujourd’hui un modèle en Côte d’Ivoire. Tous les opérateurs économiques qui sont arrivés ici le disent avec joie. Man est une ville enviée sur le plan économique aujourd’hui.

Tous, avez fait de la construction du grand marché, un cheval de bataille. Toujours rien au constat. Pourquoi ?

Ce qui est prévu pour le marché est aussi simple que ça. Quand nous sommes arrivés, on avait voulu construit le marché avec le système BOT. Ce qui veut dire construire, gérer et céder par des partenaires financiers privés. Mais on s’est vite rendu compte qu’en le faisant, c’est fait du tort aux commerçants de Man. Car tous ceux qui ont pris ce schéma ont eu des difficultés. Ce sont des palabres à n’en point finir. Au vu de cela, nous avons dit qu’il faut être prudent surtout quand on sort d’une crise aussi profonde que ce que nous avons connue avec son corollaire de pauvreté. Imaginez un seul instant qu’un partenaire privé construise le marché et demande une somme de 3 millions comme part de pote pour une personne. Mais attendez. Où les mamans qui sont au marché qui vendent du gombo vont avoir cette somme pour s’offrir un box. C’était inimaginable et cela semblait vraiment utopique. Nous avons opté pour un autre schéma où cette fois-ci c’est la mairie qui construit le marché et comme nous sommes toujours avec les commerçants on peut se comprendre dans la gestion. Dans ce cadre nous avons pris un prêt avec l’état ivoirien à travers le Fonds de Prêt aux Collectivités Locales (FPCL), à hauteur de 450 millions. Les travaux devaient pouvoir commencer réellement d’ici six mois. Dans un premier temps, nous allons construire 450 magasins.

Et nous allons partir progressivement. Nous projetons commencer dans 6 mois parce que nous voulons nous donner le temps de sensibiliser nos parents qui vont partir progressivement et les reloger. Cela nous prendra du temps car notre argent est prêt et en décembre même on pouvait commencer la construction du marché. Le marché de Man pour nous est un lointain mauvais souvenir car tout est prêt. D’ici fin 2018 le marché de Man se mettra progressivement en place et sur trois ans on aura tout fini avec une estimation de 2 à 3 milliard.

Interview réalisée par Jean Olivier Dan / Source PôleAfrique.info

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2 Replies to “Interview – Tia André, député maire de Man à propos du bitumage : « L’arrêt des travaux de voirie est dû à la dissolution du PPU »

  1. Monsieur le maire, je suis quelque part en accord avec vous que 3000000 c’ est beaucoup. Aviez vous envisage la bruillure du marche encore une fois vous aurez emprunte 450 millions avec l’etat ? En d’autres termes, si le marche se brûle encore, l’etat va vous ‘’donner/preter’’ 450 millions encore? Si le cout pour avoir une place au marche est de 3 000 000 frcs laissez la Loi du marche faire son cours. Si les places sont trop Chers, la compagnie de bot va diminuer ses prix de ventes, n’oubliez pas que la compagnie de bot endorse tous les frais du maintien du marche. Ce que la mairie ne peut pas faire dans l’etat actuel des chooses. Experience a demontre que le prive prend mieux soin de ses investissements que le public. Merci

  2. tribune d’information sur le Tonkpi cela est trés important .voila maintenant les raisons du non bitumage de la voirie de MAN notre belle capitale
    Ce que je pourrai dire c’est tous simplement que les décideurs de MAN s’entendent et se soutenir mutuellement
    pour un plan de développement de la région

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