Tonkpi/ Suite à l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : La CI-CPI sensibilise les victimes de la crise

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Depuis l’acquittement le 31 mars dernier, de l’ex président Laurent Gbagbo et son ancien ministre Charles Blé Goude par la chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI), les victimes de la crise ivoirienne, perplexes, s’interrogent sur leur sort. C’est pour éclairer la lanterne des uns et des autres surtout les victimes réunis au sein de la Confédérations des Organisations des Victimes de la Crise Ivoirienne (Covici), que la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI-CPI) a entrepris une vaste tournée de sensibilisation nationale sur les mécanismes de fonctionnement de la CPI.

Après Yopougon et Abobo, Man a été la première ville de l’intérieur à recevoir une délégation de la (CI-CPI), conduite par Maître Sako Brahima, membre du bureau de conseil public pour les victimes, près la cour pénale internationale (CPI), le mardi 05 octobre 2021. C’est lui qui a situé le cadre de cette activité de sensibilisation.« Il y a quelques années que nous avons lancé ce genre de rencontres. Et cela depuis la commémoration des 20 ans du statut de Rome. Depuis le dénouement dans l’affaire Laurent Gbagbo et Blé Gloude, le 31 mars dernier, on s’est dit qu’il était judicieux que nous accentuons ce genre de rencontres pour venir, vers les organisations des victimes pour leur expliquer le mécanisme de fonctionnement de la cour, mais également les entretenir sur cette procédure qui a pris fin le 31 mars dernier », avant de situer les enjeux de création de la cour: « La CPI vise un monde plus juste, un monde où les femmes, les enfants, les hommes ne seront plus obligés de fuir leur domicile. La CPI, au-delà d’être une institution judiciaire a un rôle de dissuasion, de promotion de la cohésion sociale. S’il n’y a pas de problème et que nous vivons en harmonie, on ne sera plus obligé de fuir ou d’avoir des procédures au niveau de la CPI », a-t-il ajouté.

Cissé Kadizatou, responsable de communication au niveau de la CI-CPI a, pour sa part, présenté la CPI. À l’en croire, la CPI a été créé avec l’accord des différents tribunaux et les ONG. C’est, selon elle, une Cour complémentaire en soutient aux autres juridictions des pays qui sont membres.” Elle est composée de plusieurs chambres indépendantes. Elle n’annule donc pas les décisions des autres tribunaux mais elle intervient dans des problèmes plus délicats notamment les génocides, les crimes d’agression, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre”, a-t-elle situé.

Prenant part à cette campagne de sensibilisation, le 2ème vice président de de la Covici, Digbeu Gbalé s’est dit fier de l’attention que leur accorde la CPI en initiant ce genre de rencontre. Pour lui, les victimes de la crise post-électorale attendent réparation. Car, selon lui, seulement 20% des victimes de la crise ont eu réparation.

Aussi a -t-il appelé les victimes au regard de la décision de la cour pénale à faire profil bas et ne pas entrer dans la vengeance. Selon lui, l’heure n’est plus à situer les responsabilités mais l’heure est à la réconciliation.« Si le président Alassane Ouattara a laissé le président Laurent Gbagbo rentré au pays, c’est pour donner une chance à la réconciliation. Nous sommes les plus touchées en tant que victime. Nous attendons toujours réparation. Cela peut prendre le temps que ça peut prendre, mais il nous faut aller résolument à la paix et au vivre ensemble. Prenons notre place dans le développement économique et social de notre pays. Il faut qu’on ait un comportement de résilience. N’écoutons pas les discours de division. L’heure n’est plus à la vengeance mais d’aller ensemble main dans la main pour que notre pays ne recule plus », a-t-il souhaité.

Au gouvernement, Digbeu Gbalé a demandé qu’il facilite la prise en charge efficiente des victimes quant à leur insertion et qu’il crée des conditions idoines pour que ceux-ci soient plus autonomes et cela à travers des activités génératrices de revenus.

Loua Serge, représentant la Plate-forme des organisations pour la réparation des victimes de la crise ivoirienne dans le Tonkpi (POREVCIT) a, au nom de ces paires victimes, salué la CPI pour cette démarche et a souhaité que les attentes des victimes concernant leur autonomisation soient comblées pour le bonheur de celles-ci.

Les échanges entre la CPI et les associations des victimes ont meublé cette campagne de sensibilisation.

Doumbia Seydou

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