Bagohouo/ Parc national du Mont Péko : Les populations appelées à faciliter l’ouverture des limites

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La salle de réunions de la sous-préfecture de Bagohouo a accueilli, le mercredi 23 octobre 2024, une séance de sensibilisation portant sur la protection du Parc national du Mont Péko. Cette rencontre, présidée par le sous-préfet Foulé Marius Kouamé, a vu la participation du Colonel Zannou Moïse, Directeur de la Zone Ouest de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), ainsi que du commandant Gondo Patrice, coordonnateur de la brigade mobile de la Zone Ouest, et du lieutenant-colonel Yao Kouassi, chef du secteur Péko. L’objectif principal de cette séance était de sensibiliser les populations riveraines à l’importance de la démarcation du parc et de leur implication active dans la protection de cette aire protégée.

Dans son discours d’ouverture, le sous-préfet Foulé Marius Kouamé a rappelé aux participants que la protection du parc ne pouvait se faire sans leur contribution. « La régénération du parc après l’expulsion des occupants illégaux est à votre bénéfice, et la protection de ce parc ne peut pas se faire sans vous », a-t-il souligné. Il a insisté sur la nécessité de définir clairement les limites du parc afin de permettre une gestion transparente et d’identifier les personnes potentiellement impactées par l’ouverture des lignes de démarcation.

Le Colonel Zannou Moïse, orateur principal de cette rencontre, a expliqué l’historique de la création du parc et les efforts entrepris depuis 2016 pour sécuriser cette aire protégée. « Le parc national du Mont Péko a été créé par décret en 1968, et ses limites ont été ouvertes en 1974. Toutefois, ces limites n’ont pas toujours été respectées, notamment dans la zone de Bagohouo où elles sont mal définies », a-t-il précisé. Depuis le redéploiement de l’OIPR après la crise postélectorale, le gouvernement a intensifié ses efforts pour restaurer l’autorité de l’État dans la zone, démantelant tous les campements et exploitations agricoles à l’intérieur du parc.

Le Colonel Zannou a insisté sur l’importance de cette phase de délimitation, qui vise à ouvrir les 12 derniers kilomètres de frontières dans la zone de Bagohouo. Il a appelé les populations locales à faciliter le travail des équipes chargées d’ouvrir ces limites et à ne pas s’y opposer. « Il est fort possible que ceux qui vont faire le travail soient vos enfants. Nous vous demandons de leur faciliter la tâche et même de les assister pour le bien de tous », a-t-il ajouté, exhortant les villageois à collaborer pour protéger le parc et garantir son développement durable.

La question des conflits liés à la délimitation a également été abordée par le Colonel Zannou, qui a rappelé que l’OIPR ne cherchait pas à s’approprier les terres des populations riveraines, mais à mettre en place un cadre légal et respectueux des droits de tous. « L’OIPR n’est pas votre ennemi. Nous avons pris en compte vos besoins pour faire des concessions importantes tout en respectant la loi. Parce que la loi dit qu’on ne peut pas diminuer de plus de deux pour cent (2%) de la surface du parc. », a-t-il rassuré.

Au-delà de la simple question des limites, la rencontre a également mis en lumière les opportunités économiques et environnementales pour les populations locales. Le Colonel Zannou a annoncé des projets financés par la Banque Mondiale et exécutés par l’ONG Care Internationale, qui visent à soutenir les microprojets des riverains. « Plus d’un milliard de francs CFA ont été mis à la disposition de Care Internationale pour financer les projets des populations riveraines des parcs », a-t-il révélé, soulignant l’importance d’une gestion collaborative du parc pour permettre à la communauté locale de bénéficier de ces retombées économiques.

Le sous-préfet Foulé Marius Kouamé a, pour sa part, encouragé les populations à s’impliquer activement dans ce processus, insistant sur l’importance d’une coopération étroite entre les autorités locales, les populations et l’OIPR. « Seule l’ouverture des limites permettra de savoir qui est impacté ou pas pour une éventuelle prise en charge. Le travail se fera sans contester vos préoccupations les plus légitimes », a-t-il affirmé.

En somme, la séance a permis de renforcer les liens entre l’OIPR et les communautés locales, tout en clarifiant les enjeux liés à la protection du Parc national du Mont Péko. L’ouverture des limites est désormais perçue comme une étape essentielle non seulement pour préserver la biodiversité du parc, mais aussi pour offrir des opportunités économiques aux populations riveraines. « La protection de ce parc est à votre avantage, car elle garantit la pérennité de votre environnement et de vos moyens de subsistance », a rappelé le Colonel Zannou.

Les populations de Bagohouo, tout en manifestant certaines préoccupations, ont exprimé leur volonté de collaborer avec l’OIPR pour assurer la protection de ce patrimoine naturel unique.

Kindo Ousseny

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