Preservation du parc national du Mont Sangbé: Kokialo se mobilise contre le braconnage

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Sous le soleil du 24 décembre 2024, la place publique de Kokialo s’est transformée en un véritable forum de discussion. Le village, au cœur de la sous-préfecture de Gouiné, a accueilli une importante séance de sensibilisation contre le braconnage, fléau récurrent menaçant le Parc national du Mont Sangbé (PNMS). Cette rencontre, organisée par l’OIPR avec l’appui des autorités administratives, a réuni chefs de communautés, leaders d’opinion et représentants des villages voisins. L’objectif : mobiliser les populations locales pour préserver ce joyau naturel de 97 554 hectares, crucial pour la biodiversité et le développement durable.

Créé pour représenter la diversité écologique ivoirienne, le PNMS est une aire protégée emblématique. Pourtant, il fait face à des menaces constantes, notamment le braconnage et la pêche illégale. Selon les responsables de l’OIPR, Kokialo et ses environs sont souvent cités comme des bases d’activités illicites. Cette sensibilisation, sous la présidence du Préfet du département de Biankouma, marque une étape décisive pour impliquer les communautés locales dans la lutte contre ces pratiques destructrices.

Le Sous-préfet de Gouiné, Akafou Séka Rodrigue, a donné le ton en saluant la mobilisation exceptionnelle des participants. Il a rappelé les efforts de l’OIPR en faveur des populations riveraines, tout en dénonçant l’impact du braconnage sur l’écosystème et les communautés. “En 2023, Kokialo a perdu son titre de village éco citoyen à cause de cette activité illégale”, a-t-il déploré.

Quant au Préfet Yaya Coulibaly, il a insisté sur l’urgence d’une prise de conscience collective. “Le braconnage n’est pas seulement une infraction, c’est un danger pour nos enfants, nos terres et notre avenir”, a-t-il martelé avant d’annoncer des sanctions fermes contre les contrevenants.

Le Colonel Assui Wa Kassi, représentant du Directeur de Zone Ouest, a capté l’attention de l’auditoire avec une présentation détaillée du PNMS. Sa richesse faunique et floristique, son rôle dans la lutte contre le changement climatique et ses bienfaits pour l’agriculture locale ont été mis en lumière. “Le braconnage détruit cet équilibre, perturbe la chaîne alimentaire et expose les populations à des maladies graves comme Ebola ou le coronavirus”, a-t-il expliqué.

Les échanges ont permis aux participants de proposer des pistes concrètes pour lutter contre le braconnage. La surveillance renforcée, l’implication des dozos dans la détection des intrus, et la création d’activités génératrices de revenus pour les jeunes ont été particulièrement saluées.

Le Lieutenant Koné Yaya, chef secteur Sangbé 1, a exhorté les responsables des dozos à discipliner leurs membres. “Il est impératif de mettre de l’ordre dans vos rangs pour identifier et exclure les faux dozos qui ternissent l’image de votre corporation”, a-t-il insisté.

La séance s’est achevée sur une note d’espoir. Les participants, sensibilisés aux dangers du braconnage, ont exprimé leur volonté de s’impliquer davantage. Toutefois, les défis restent nombreux : renforcer la surveillance, éradiquer les pratiques illicites et pérenniser les actions de sensibilisation.

Cette journée de sensibilisation à Kokialo a mis en évidence une réalité : la lutte pour la préservation du PNMS est l’affaire de tous. En unissant leurs forces, autorités, communautés et partenaires peuvent espérer un avenir où ce patrimoine naturel sera protégé pour les générations futures.

Kindo Ousseny

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