Gbétéma et Doh, deux villages situés dans la sous-préfecture de Guintéguéla, ont vibré les 1er et 2 avril 2025 au rythme d’une campagne de sensibilisation initiée par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR). Objectif : renforcer l’implication communautaire dans la conservation du Parc national du Mont Sangbé (PNMS), joyau écologique de l’ouest ivoirien.

Cette opération d’éducation environnementale, présidée par le sous-préfet de Guintéguéla, Kouassi N’Failissou Serge, a permis à la population de mieux comprendre les menaces qui pèsent sur ce parc, notamment le braconnage et la destruction de la biodiversité. En tête d’orchestre, le capitaine Guillaume Kouakou, chef du secteur Sangbé 2 de l’OIPR, et ses collaborateurs, ont multiplié les échanges directs avec les chefs, les jeunes et les leaders d’opinion locaux.
« Le Parc du Mont Sangbé joue un rôle fondamental dans la régulation du climat, la préservation des ressources en eau et la protection d’une biodiversité unique. Si nous le perdons, nous perdons tout cela avec lui », a alerté le capitaine Guillaume Kouakou face à une foule attentive. « C’est pourquoi nous vous invitons à vous engager concrètement, notamment à travers le Prix Vert, qui récompense chaque année les villages les plus actifs dans la conservation. Ces prix sont accompagnés d’infrastructures sociales offertes par l’OIPR et ses partenaires. »
Le sous-préfet Kouassi N’Failissou Serge, quant à lui, a salué cette initiative tout en rappelant les responsabilités des communautés riveraines. « Ce parc n’est pas qu’un territoire forestier, c’est un bien commun. Vous avez un rôle crucial à jouer pour sa survie. Si nous voulons assurer un avenir sain à nos enfants, il faut commencer par protéger ce qui nous protège : notre environnement. »

Les messages sont passés et ont fait mouche. À Gbétéma comme à Doh, les présidents des jeunes ont pris des engagements forts au nom de leurs communautés. « Nous avons compris que le Mont Sangbé est notre richesse commune. Avec l’appui des anciens et des autorités, nous allons mener des actions concrètes contre le braconnage », a promis KONÉ Adama, président des jeunes de Gbétéma. Même son de cloche chez DOSSO Namory, leader de la jeunesse de Doh : « À partir d’aujourd’hui, nous serons les yeux et les oreilles du parc. Plus jamais personne ne viendra tuer nos animaux ou brûler nos forêts sans être dénoncé. »
Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans une stratégie plus large de l’OIPR visant à créer un véritable bouclier communautaire autour du PNMS. L’un des résultats attendus est la mise en place de solutions locales et durables contre les activités illégales dans le parc.

À la fin des échanges, des idées concrètes ont émergé : création de comités villageois de veille, mise en place d’un système d’alerte locale, et sensibilisation continue des jeunes sur les conséquences du braconnage.
Avec l’implication des jeunes, le soutien des autorités administratives et l’expertise de l’OIPR, le Mont Sangbé peut espérer de meilleurs jours.
Kindo Ousseny