Bafing: Du manioc fait gagner 5 millions FCFA à un groupement de femmes

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Monhyako, une société coopérative agricole simplifiée (Scoops) vient d’étonner les partenaires au développement en Côte d’Ivoire.

5 millions de nos francs. Telle est la valeur estimée de du manioc produit après 8 mois de travail par un groupe de femmes dans la région du Bafing. « En moins d’une année, nos braves membres de plus de 200 femmes issues de plusieurs villages ont réussi là où on les attendait le moins. Les 5 ha de manioc plantés, sarclés et entretenus contre vents et marées, ont produit près d’une centaine de tonnes de tubercules bio, sans avoir utilisé la moindre pesticide », a expliqué Tiémoko Dosso, promoteur de Monhyako. Humanitaire et Président de l’ONG OMED, il nous a exprimé sa joie le 24 janvier dernier. « Nous estimons à 5 millions FCFA la valeur du manioc produit », précise-t-il. Portée sur les fonts baptismaux en janvier 2023 à Tounvè, un village de Ouaninou (région du Bafing), la Scoops Monhyako a présenté le 28 octobre 2024, les tubercules de ses premiers labeurs issus d’un vaste champ communautaire.

En Côte d’Ivoire et dans la sous-région ouest africaine, le manioc est un produit vivrier très prisé. Il peut être consommé directement ou transformé sous diverses formes. L’attiéké, le placali, le tô et même le pain sont des produits dérivés de ce tubercule riche en amidon. Si la pluie ne fait pas de caprices, 8 mois suffisent pour que le manioc arrive à maturation. Cependant, déplore M. Dosso, « notre grande difficulté est liée à l’acheminement de la production vers les marchés car nous manquons de camion propre à la coopérative. En effet, près de la moitié des revenus sont absorbés dans la location de gros camions ».

Notons que la coopérative Monhyako a pris son élan sous le magister de son promoteur mais aussi grâce au précieux concours de ses partenaires que sont l’entreprise Imperial Tobacco (appui financier), le ministère de l’agriculture, l’Anader et le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (appui technique). Le 26 octobre 2024 lors de la célébration de son premier anniversaire, la présidente de la Scoops Monhyako a salué ses braves coéquipières en ces termes : « Au regard de notre efficacité dans le sérieux, nous venons de démontrer à la face du monde que la femme n’est pas la dernière roue du carrosse. Au-delà de nos occupations de mère et principal pilier de la famille, nous sommes en train de récupérer le pouvoir économique en nous rendant autonome financièrement à travers ce vaste projet initié par M. Dosso et propulsé par la détermination de chacune des membres », dira Mme Malobê BAMBA.

Quant à Mme Ruth Allou, assistante du promoteur de la coopérative, elle n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. « Les résultats de cette première année sont tellement satisfaisants que l’ONG OMED fait en ce moment des mains et pieds pour renforcer les partenariats existants voire en trouver d’autres dans le but de soutenir encore plus ces braves cultivatrices », révèle Ruth. Ces propos sont confirmés par le président Dosso qui signale que les adhésions se font massivement, et qu’il prévoit cette année l’augmentation des parcelles cultivables à 30 ha. Pour cela, ajoute-t-il, l’ONG OMED a doté la coopérative d’une moto-tricycle et d’une machine à broyer le manioc. « Mieux, nous sommes en train de terminer le magasin de stockage du manioc bord champ. Ce magasin abritera la broyeuse de manioc ». Pour multiplier les résultats l’année à venir, le promoteur lance un appel à toute bonne volonté à venir soutenir les femmes de cette région. C’est d’ailleurs un vœu cher au gouvernement, conclut Tiémoko Dosso.

Mandé-Adams

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