SAP de la Mé: Un sanctuaire agroécologique en pleine nature

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Dans le cadre de la 9ᵉ édition des Journées des Conservateurs des Parcs Nationaux et Réserves, une visite guidée a été organisée à la Société Agro Piscicole de la Mé (SAP de la Mé), le samedi 1ᵉʳ mars 2025. Conduite par le Directeur Général de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), le Conservateur Général Tondossama Adama, la délégation a exploré ce vaste domaine d’environ 700 hectares, sous la conduite du Père Barnabé Bakary, responsable des lieux.

Dès l’arrivée, la SAP de la Mé se dévoile comme un véritable sanctuaire écologique où nature et innovation se conjuguent harmonieusement. Installés dans un minibus de l’OIPR et d’autres véhicules, les visiteurs s’engagent sur des pistes sinueuses bordées de végétation luxuriante après avoir parcouru plus d’une dizaine de kilomètres sur l’axe Adzopé – Yakassé Atobro. La première escale mène aux bassins de production de spiruline, une micro-algue aux multiples vertus, cultivée avec rigueur et expertise. Ici, chaque détail de la production est expliqué avec passion, mettant en avant l’importance de cette ressource pour la santé et la nutrition.

Une immersion au cœur d’un laboratoire naturel

Poursuivant la visite, la délégation découvre les unités d’élevage : poulets fermiers, cailles et lapins y évoluent dans des environnements aménagés pour leur bien-être. Les poulets, élevés en semi-liberté, profitent de parcours engazonnés où des plantes médicinales leur assurent une croissance naturelle. « Nous privilégions la qualité à la rapidité de production, afin d’offrir des volailles fermes et saines », explique le Père Barnabé Bakary. Les visiteurs, intrigués, s’arrêtent longuement pour observer ces techniques innovantes qui allient respect de l’environnement et rentabilité.

Une gestion exemplaire des ressources naturelles

La SAP de la Mé ne se limite pas à l’élevage. Elle œuvre aussi dans la conservation forestière avec près de 300 hectares de forêts primaires protégées et des sites reboisés servant de laboratoire grandeur nature. « Ici, nous testons différentes techniques de préservation et de reconstitution forestière, afin d’identifier les meilleures pratiques à adopter pour restaurer les écosystèmes », précise le responsable des lieux. L’impact de ces actions est palpable : l’eau souterraine est mieux préservée, les sols se régénèrent, et la biodiversité reprend ses droits.

Sur environ 80 hectares, une pisciculture innovante se déploie. Contrairement aux exploitations classiques, celle-ci fonctionne à 90 % grâce aux eaux de pluie, collectées et acheminées par un ingénieux réseau de canalisations et de barrages artificiels. « L’idée est de créer des modèles adaptés aux zones où l’eau est rare, tout en respectant le cycle naturel des poissons », explique le Père Barnabé. Cette approche garantit une production durable et écologique, une révélation pour plusieurs visiteurs émerveillés par cette approche unique.

Outre la conservation forestière et la pisciculture, la SAP de la Mé abrite également des cultures variées : hévéa, cacao, café, palmier à huile bio, entre autres. Chaque plantation est entretenue selon des méthodes respectueuses de l’environnement, illustrant une agriculture raisonnée et durable. « Nos plantations sont des vitrines de démonstration qui permettent d’expérimenter de nouvelles techniques pour améliorer la productivité sans nuire aux sols », ajoute le guide.

Des plantes médicinales aux multiples vertus

Dans une parcelle spécialement aménagée, les visiteurs découvrent des plantes aux propriétés médicinales exceptionnelles. Artemisia, moringa, morinda… Autant de trésors naturels utilisés depuis des années pour prévenir et soigner diverses affections. L’enthousiasme est palpable parmi les visiteurs, notamment lorsqu’ils apprennent que ces plantes ont permis de réduire significativement le taux d’absentéisme des employés en raison du paludisme.

La SAP de la Mé se veut aussi un centre d’apprentissage. Depuis 2017, plus de 400 personnes y ont été formées sur la culture de l’Artemisia. Des universités et instituts y mènent des recherches, enrichissant ainsi les connaissances sur l’agroécologie et la conservation. « Notre objectif est de partager nos expériences et de contribuer à l’essor d’une agriculture plus durable », souligne le Père Barnabé.

La visite se conclut à la base de la SAP de la Mé, où un point de vente propose divers produits issus du site : spiruline, huiles essentielles, volailles, poissons frais… Chacun repart avec un souvenir gustatif ou thérapeutique de cette expérience unique. « Ce fut une découverte enrichissante et inspirante », confie le Directeur Général de l’OIPR, visiblement impressionné par cette aventure au cœur d’un modèle de gestion durable.

Entre émerveillement et enrichissement personnel, cette visite aura permis aux gestionnaires de parcs nationaux et réserves de découvrir un site d’exception, où nature et innovation cohabitent en parfaite symbiose. Un exemple à suivre pour promouvoir une exploitation raisonnée des ressources naturelles, tout en garantissant leur préservation pour les générations futures.

Kindo Ousseny

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