Le samedi 22 mars 2025 restera gravé dans les mémoires des étudiants de l’Université Polytechnique de Man (UPM). Accompagnés de deux enseignants-chercheurs, ils ont eu l’opportunité de découvrir le parc national du Mont Sangbé lors d’une visite guidée exceptionnelle. Cette immersion en pleine nature, marquée par des rencontres inédites avec la faune sauvage, a été honorée par la présence du sous-préfet de Dioman, M. Dakoury Dago Alexandre, qui a tenu à accompagner la délégation dans cette aventure.

Tout a commencé devant le grand portail d’entrée de l’Université Polytechnique de Man, où les étudiants ont embarqué à bord du cargo de l’OIPR à 6h30 du matin. La chaleur était déjà intense, mais cela n’a en rien entamé leur enthousiasme. Après un trajet de plus de deux heures, marqué par une escale à Dioman à 8h45, le groupe a rejoint l’entrée du parc national du Mont Sangbé à 9h30.
A la base vie de l’OIPR, le capitaine Sinayoko Yaya, chargé des mesures riveraines de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), a tenu à rappeler les consignes de sécurité aux visiteurs. « Ici, nous sommes dans un parc national. À la différence du zoo, les animaux ne sont pas en cage, ils vivent en totale liberté. Certains peuvent être agressifs, c’est pourquoi nous devons éviter tout contact direct. Nous avons ici plusieurs espèces, notamment des grands mammifères tels que les buffles, les bubales, les cobes défassa, les cobes de Buffon et diverses races de céphalophes. Nous avons aussi des félins comme le léopard, ainsi que des primates, notamment des babouins et des chimpanzés. » Il a insisté sur l’importance de ne pas jeter de déchets et de rester vigilant tout au long de la visite.
Une fois les instructions données, le cortège s’est enfoncé dans le parc. Le cargo transportant les étudiants était suivi de près par la voiture de commandement du sous-préfet. À peine cinq kilomètres parcourus, un premier frisson traverse le groupe : un bubale surgit des fourrés et traverse la route à une vitesse fulgurante. Seuls les plus attentifs ont eu le privilège d’apercevoir cet impressionnant animal, première rencontre avec la faune du parc.

Plus loin, dans une zone humide bordée de petits îlots forestiers, la véritable surprise de la journée attendait les visiteurs. Un imposant groupe de babouins s’étalait de part et d’autre de la piste, offrant un spectacle fascinant. Pris d’enthousiasme, les étudiants ont voulu descendre du camion pour les photographier de plus près, mais le capitaine Sinayoko Yaya les en a dissuadés. « Les babouins sont parmi les primates les plus agressifs. Mieux vaut les observer de loin », a-t-il averti. Après quelques minutes d’attente, les deux troupeaux se sont éloignés d’environ quatre-vingts mètres, permettant enfin aux visiteurs de descendre et de capturer quelques images inoubliables.
La traversée du parc a continué sur un sentier sinueux bordé d’herbes hautes et de savane en pleine régénération. Tout à coup, quatre bubales ont surgi et se sont lancés dans une course effrénée sous les regards émerveillés des étudiants. Ces grands mammifères, rarement observés de si près, ont offert un spectacle saisissant. Peu après, dans un autre secteur du parc, un couple de cobes défassa a traversé la piste à deux reprises, semblant paniqué par le bruit du camion et la présence humaine. La beauté et la grâce de ces antilopes ont marqué les visiteurs, qui n’avaient jamais eu l’occasion de les voir évoluer dans leur habitat naturel.
L’expérience a été enrichissante à tous les niveaux. Les étudiants, émerveillés par cette plongée dans la biodiversité ivoirienne, ont partagé leurs impressions. Gogbeu Venance, étudiant en master 1 Bioressources, Biotechnologie et Environnement, a confié : « Cette visite a été pour moi une expérience inoubliable. J’en rêvais depuis longtemps. Voir de mes propres yeux des espèces rares comme les cobes défassa, les babouins et les bubales a été un moment magique. »

De son côté, Kouadio Kissi Samira, également en master 1, a déclaré : « Cette immersion m’a permis de vivre une expérience unique et de mieux comprendre la nécessité de protéger ces espèces. J’ai été impressionnée par la diversité des animaux ».
Nawa Mama Sanogo, étudiante en licence 3 Sciences Naturelles, a ajouté : « Nous avons pu observer plusieurs animaux, notamment des oiseaux rares et des écureuils en plus des grands mammifères. C’était une découverte fascinante. »
Pour Berté Salifou, étudiant en master, cette visite a été une véritable leçon de conservation. « Cette immersion a renforcé ma conviction quant à l’importance de la préservation de nos aires protégées. Bravo à l’OIPR pour son engagement ! » Quant à Lida Jaurès Emmanuel, il a exprimé son désir de renouveler l’expérience : « J’ai appris énormément de choses sur la faune du Mont Sangbé. Cette visite m’a ouvert les yeux et j’espère revenir pour approfondir cette découverte. »
La visite s’est achevée en fin d’après-midi, laissant derrière elle des souvenirs impérissables. Le retour vers Man s’est fait dans un climat de satisfaction et d’enthousiasme, chaque étudiant partageant ses impressions et ses clichés. Pour l’OIPR, cette initiative s’inscrit dans sa mission de sensibilisation et d’éducation à l’environnement. En offrant aux jeunes générations l’opportunité de découvrir et d’apprécier la richesse de leur patrimoine naturel, elle contribue à forger des ambassadeurs de la conservation.

Le parc national du Mont Sangbé, avec ses vastes étendus de savane et ses forêts denses, demeure un sanctuaire inestimable pour la faune ivoirienne. Cette visite a permis d’en révéler un fragment aux étudiants de l’UPM, éveillant en eux une conscience écologique plus profonde. Et qui sait ? Peut-être que parmi eux se trouvent les futurs défenseurs de la biodiversité ivoirienne.
Kindo Ousseny