La ville de Man a vibré ce samedi 8 mars 2025 au rythme de la Journée internationale des droits des femmes (JIF). Organisée dans les jardins de la préfecture, cette célébration a rassemblé de nombreuses personnalités et une foule enthousiaste venue marquer d’une pierre blanche cet événement. Défilés, parades communautaires, prestations artistiques et communications thématiques ont conféré à cette journée une ambiance festive et engagée.
La marraine de l’événement, Edwige Diéty, présidente de la Fondation KED, a fait sensation par son allocution. “Le 8 mars n’est pas qu’une date, c’est un symbole de lutte et de résilience. Mesdames, osez rêver grand et battez-vous pour vos ambitions !” a-t-elle déclaré avec ferveur. Elle a également procédé à d’importants dons en nature et en numéraire, d’une valeur de plus de trois millions de francs CFA, en faveur des femmes présentes.
La marraine Edwige Diéty a profité de cette tribune pour encourager la solidarité féminine et l’engagement citoyen. “Nous devons nous entraider, nous élever ensemble. L’unité des femmes est notre plus grande force”, a-t-elle affirmé sous les ovations du public. Son engagement en faveur des jeunes filles et de l’entrepreneuriat féminin a été largement salué par les participantes.
Deux communications majeures ont enrichi cette journée d’échange et de sensibilisation. Mme Bih Vaï Valéry a animé une session sur “L’autonomisation de la femme dans le Tonkpi”, mettant en exergue les opportunités économiques et les défis du développement féminin. De son côté, Mme Yao Kpan Justine a développé le thème des “Droits et instruments de protection juridique”, sensibilisant les femmes sur les dispositifs légaux leur garantissant une meilleure protection contre les injustices et violences.
Le ministre-gouverneur du district des Montagnes, Dr Albert Flindé, a, dans son intervention, rappelé l’engagement de la Côte d’Ivoire pour l’égalité des genres. « Depuis l’adoption de la Déclaration de Beijing en 1995, des progrès notables ont été enregistrés, notamment avec des lois favorisant l’émancipation de la femme et son implication dans la gouvernance », a-t-il déclaré. Il a également mis en avant des avancées telles que la loi imposant un quota de 30 % de femmes dans les listes électorales et l’interdiction du mariage des mineures.
Le Directeur régional de la Femme, de la Famille et de l’Enfant du Tonkpi, Ouattara Hamidou, a également pris la parole pour rappeler l’importance de cette journée et les avancées en matière de droits des femmes. “Le 8 mars est une journée où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations au-delà des frontières nationales, ethniques et culturelles. Cette édition 2025 marque aussi le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, qui reste un modèle en matière de droits des femmes et des filles”, a-t-il souligné. Il a mis en avant les progrès réalisés dans la région du Tonkpi, où les femmes ont investi plusieurs secteurs de la vie sociale et économique. “Aujourd’hui, nous devons être plus forts, plus unis et déterminés à bâtir un monde où l’égalité des sexes sera une réalité”, a-t-il conclu.
Dosso Noëlle, présidente de l’Union des associations des femmes de Man, a tenu à souligner les progrès réalisés dans la région : « 30 ans après la conférence de Beijing, le département de Man enregistre une avancée significative en matière d’égalité du genre et de droit de la femme. Aujourd’hui, dans une société jadis patriarcale et conservatrice, nous avons des femmes chefs de quartier et cheffes de tribu comme Maman Diomandé à Man ou Maman Marie à Logoualé. De plus en plus de femmes postulent à des postes électifs et prennent part aux assises décisionnelles. La majorité des femmes de Man connaissent désormais leurs droits, et le sujet des violences basées sur le genre n’est plus un tabou. » Elle a également salué le soutien des autorités locales, notamment le maire Aboubakar Fofana, qui a accordé un financement de 120 millions de francs CFA en faveur des associations féminines.
Le premier adjoint au maire de Man, Ouattara Dramane, a salué la résilience et le courage des femmes de la région. « La femme est la colonne vertébrale de notre société. Investir dans son éducation et son autonomisation, c’est garantir un avenir prospère », a souligné le représentant du premier magistrat de la commune.
Outre les discours et panels, la fête a été marquée par des défilés riches en couleurs, illustrant la diversité culturelle des communautés vivant à Man. Les groupes traditionnels, habillés de tenues folkloriques, ont captivé l’assistance avec des prestations artistiques exprimant l’identité et les aspirations des femmes.
Cette édition 2025 de la JIF à Man a été une réussite tant par son organisation que par l’adhésion populaire. Elle marque une étape supplémentaire dans la marche vers l’égalité et la reconnaissance des droits des femmes dans la région du Tonkpi. Rendez-vous est pris pour l’édition 2026 qui s’annonce plus marquante.
