Parc national du Mont Péko: Diébly s’engage pour la conservation

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La place publique du village de Diébly, dans la sous-préfecture de Blénimehouin, a servi de cadre le vendredi 11 avril 2025 à une importante séance de sensibilisation sur la protection du Parc national du Mont Péko. Cette rencontre initiée par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) s’inscrit dans le programme de Communication pour le Changement de Comportement (CCC), visant à impliquer activement les populations riveraines dans la préservation de cette aire protégée d’exception.

Présidée par le sous-préfet de Blénimehouin, Hénoch Essoi, cette séance a rassemblé les autorités administratives, les agents de l’OIPR, les chefs coutumiers, les jeunes, les femmes et plusieurs associations du village. À la tribune, le Lieutenant-colonel Yao Kouassi Albert, chef secteur du parc, a d’entrée situé les objectifs : « Nous voulons éveiller la conscience environnementale des communautés, expliquer les avantages des microprojets, alerter sur les dangers des feux de brousse et renforcer votre rôle dans la conservation du Mont Péko. »

Il a rappelé aux participants l’importance de s’organiser en groupements structurés afin de bénéficier des financements disponibles. « Ces fonds ne sont pas à rembourser, mais ils exigent rigueur et responsabilité. Malversations et détournements seront sévèrement punis. Il faut saisir cette opportunité pour développer des projets durables », a-t-il averti, insistant sur les montants alloués allant de 5 à 30 millions de francs CFA par projet collectif.

À sa suite, le capitaine Sinayoko Yaya, chargé des mesures riveraines, a renforcé le message. Tout en saluant l’engagement du sous-préfet, il a mis en lumière les bénéfices du retrait des infiltrés, soulignant le retour progressif de la faune sauvage : éléphants, buffles, chimpanzés. « Ce parc est notre trésor commun. Son potentiel écotouristique est immense. Nous devons tous œuvrer pour sa protection. Des fonds sont disponibles pour financer vos projets. Ne manquez pas cette chance », a-t-il exhorté.

Le sous-préfet Hénoch Essoi, dans un ton ferme mais bienveillant, a salué la mobilisation des populations et assuré que l’État est aux côtés des villages riverains. « Je ne suis pas venu négocier des limites. Le rafraîchissement démarre demain, et dix jeunes de Diébly sont déjà recrutés. Ils recevront une avance dès aujourd’hui. Faites preuve de discipline. Les financements arrivent. Préparez vos dossiers. CARE International viendra dès le mois prochain pour vous accompagner », a-t-il promis. Il a également rappelé l’arrêté portant interdiction d’accès au parc et a félicité les habitants pour leur respect scrupuleux de cette mesure.

Le message de l’OIPR et des autorités a trouvé un écho favorable auprès des communautés. Goulia Tah Aubin, chef résident de Diébly et membre du comité local de gestion du parc, a exprimé l’adhésion totale de son village : « Le parc est notre bien commun. Nous avons toujours sensibilisé nos parents au respect de ses limites. Quinze associations bien structurées sont prêtes à accompagner l’OIPR dans cette mission. »

Prenant la parole au nom de la jeunesse, le président des jeunes de Diébly, Dehe Serge Desso, a affiché sa détermination : « Je m’engage à travailler pour que l’amour du parc soit inculqué à toute la jeunesse. Le Mont Péko peut faire de Diébly un village touristique reconnu », a-t-il souligné.

En somme, cette rencontre à Diébly aura été bien plus qu’une séance d’information. Elle a cristallisé l’unité entre administration, population et gestionnaires du parc autour d’un même objectif : la sauvegarde durable du parc national du Mont Péko. Entre la réaffirmation des interdictions, l’annonce des projets de développement communautaire et la mobilisation des jeunes, c’est une véritable dynamique de cogestion qui se dessine.

Kindo Ousseny

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