Man, le vendredi 13 juin 2025, la place publique du quartier Campus2 de Man a abrité une campagne de sensibilisation peu commune, mêlant écologie et santé sexuelle. Sous le thème : « Je contribue à la protection de l’environnement pour améliorer la santé sexuelle et reproductive des adolescentes, des jeunes de 10 à 24 ans et des femmes », l’Association des Jeunes Agriculteurs (AJA) a réuni autorités locales, spécialistes et adolescents pour un dialogue intergénérationnel engagé et éclairant.
Cette campagne, soutenue par IPAS Afrique Francophone, a mobilisé des partenaires clés tels que la direction régionale de l’environnement, le cantonnement des eaux et forêts, et la direction régionale de la solidarité. Dès l’ouverture, Brou Anon Blaise, représentant de la direction de la solidarité, a salué une mobilisation exemplaire : « Je vous invite à prêter attention aux messages partagés cet après-midi. Ils concernent votre avenir. »
Au cœur de cette rencontre, un objectif clair : relier la justice climatique à la justice reproductive. « Nous avons observé que l’augmentation des températures impacte négativement la santé reproductive des femmes, en particulier les adolescentes en milieu scolaire », a expliqué Sahi Roger, président de l’AJA. L’association entend ainsi sensibiliser la jeunesse et initier des actions concrètes comme le reboisement. Une opération de plantation d’un hectare de teck à l’Université de Man est prévue d’ici peu, avec la participation active des jeunes sensibilisés.
Les messages ont été renforcés par des sketches engagés des adolescents de l’AJA, illustrant le lien entre réchauffement climatique, pénurie de ressources naturelles et santé sexuelle. Pour le capitaine N’dri Yao Salomon, représentant des Eaux et Forêts, « la disparition de certaines espèces végétales due au climat compromet la disponibilité de nombreux traitements issus des plantes, essentiels à la santé reproductive ». Il appelle à une implication citoyenne accrue pour restaurer la biodiversité et préserver les ressources.
Diomandé Franck, de la direction régionale de l’environnement, a abondé dans le même sens, insistant sur la conservation forestière comme levier de lutte contre les effets dévastateurs du changement climatique. Il a invité chaque citoyen à planter au moins un arbre dans sa vie, comme acte de responsabilité envers les générations futures.
Le droit à la santé sexuelle et reproductive a également été abordé par Armelle Nativité Koyé, juriste et membre de l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire. « C’est la capacité pour chaque personne, homme ou femme, de choisir librement sa méthode contraceptive, de décider du moment de procréer, et d’avoir accès à l’information juste. » Elle a pointé la faible fréquentation des structures de santé scolaire et appelé à une meilleure implication des parents dans l’éducation sexuelle des jeunes.
En somme, cette activité a marqué les esprits par sa pertinence et son approche inclusive. Climat, santé, droits : autant de leviers pour construire un avenir où les jeunes sont à la fois informés, responsables et acteurs du changement. L’initiative de l’AJA se veut ainsi une graine d’espoir semée au cœur des montagnes de Man.
