Mont Sangbé : Les acteurs locaux appelés à renforcer la vigilance

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Le vendredi 25 juillet 2025, dans la salle de conférences de la préfecture de Touba, autorités administratives, représentants de l’OIPR, ONG et leaders communautaires se sont réunis pour la deuxième session 2025 du Comité de gestion locale (CGL) du Parc national du Mont Sangbé (PNMS). Ce rendez-vous trimestriel, voulu par la loi sur la gestion participative des aires protégées, vise à évaluer les actions du deuxième trimestre et définir les orientations du trimestre suivant. Dans une atmosphère studieuse, les discussions ont mis en lumière une gestion jugée performante, mais confrontée à des défis persistants.

C’est le colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawy, chargé d’étude à la Direction de zone ouest de l’OIPR, qui a déroulé les principales présentations. Il a notamment exposé le bilan d’activités du deuxième trimestre 2025 et les résultats de surveillance du premier semestre. Ces exposés ont révélé une mise en œuvre satisfaisante des actions prévues, avec un taux de performance de 82 %, selon les données consolidées la veille lors d’un atelier de suivi du plan opérationnel. Une performance que le colonel Zannou Moïse, Directeur de la zone ouest de l’OIPR, a saluée tout en appelant à la vigilance : « D’une manière générale, les activités se déroulent normalement. Il y a quelques actions non encore réalisées, mais nous avons encore six mois pour atteindre nos objectifs. »

Les échanges ont aussi porté sur les perspectives immédiates. Grâce à un financement additionnel d’un partenaire privé, la Direction de zone ouest projette l’installation d’une salle de contrôle pour le suivi en temps réel des patrouilles, ainsi que l’acquisition de deux motos, d’un véhicule et d’un canoë gonflable. Ces équipements renforceront les capacités opérationnelles des agents de surveillance, notamment dans les zones humides longeant le fleuve Sassandra. Le colonel Zannou a également évoqué le démarrage prochain de micro-projets au bénéfice des populations locales, dans le cadre des mesures d’accompagnement communautaire.

Présidant la rencontre, le préfet du département de Biankouma, Yaya Coulibaly, président du GCL Sangbé, a tenu à féliciter les gestionnaires pour les efforts fournis et les résultats obtenus : « Les différentes présentations montrent que notre parc est bien conservé. Mais en même temps, il est encore agressé », a-t-il souligné. Il a rappelé que ces agressions proviennent rarement des populations riveraines elles-mêmes, mais plutôt d’individus venus d’ailleurs, souvent accueillis avec complaisance par les communautés locales. Pour lui, cette complicité passive doit cesser. « Il est temps que chacun mesure l’intérêt de protéger ce patrimoine exceptionnel », a martelé l’autorité préfectorale.

Dans une allocution empreinte de fermeté, le préfet a rappelé les ambitions nationales en matière de couverture forestière : « La Côte d’Ivoire veut recouvrir au moins 20 % de son territoire en forêts d’ici 2030. Cela passe par la préservation stricte de toutes les aires protégées. » Le Mont Sangbé, avec sa double structure savanicole et forestière, est au cœur de cette stratégie. Il a invité les membres du CGL à redoubler de vigilance pour préserver ces deux écosystèmes, en particulier la portion forestière, souvent plus vulnérable.

Créé en 2012 et fonctionnel depuis 2013, le Comité de gestion locale du PNMS regroupe des préfets, élus, ONG, opérateurs économiques, représentants des communautés villageoises et membres de l’OIPR. Cette instance, dotée d’un rôle consultatif et d’appui à la mise en œuvre des plans de gestion, se réunit une fois par trimestre. À travers leurs avis, recommandations et suivi de terrain, ses membres jouent un rôle crucial dans la conservation participative du parc.

En clôturant la session, le préfet Coulibaly a lancé un cri de cœur aux 28 participants, dont 13 membres statutaires : « Notre parc est encore debout, mais nous devons faire en sorte qu’il le reste. Ensemble, faisons en sorte qu’il soit, d’ici quelques mois, totalement indemne de toute agression. » Ce message fort vient rappeler que si les indicateurs sont au vert, la protection durable du Mont Sangbé reste un combat collectif, à renouveler sans cesse.

Kindo Ousseny 

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