Plan opérationnel 2025 du Mont Péko : La performance à 70%

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Dans la salle des conférences de l’hôtel Dahoua à Duékoué, l’atmosphère était studieuse ce mardi 22 juillet 2025. Responsables administratifs, partenaires techniques et financiers, ONG, représentants des populations riveraines… Au total 42 participants ont pris part à l’atelier de suivi semestriel du plan opérationnel 2025 du Parc national du Mont Péko (PNMP). Organisé par la Direction de zone ouest de l’OIPR, l’exercice visait à dresser un état des lieux de la mise en œuvre des activités prévues au premier semestre dans le cadre du projet de partenariat public-privé (PPP) pour la protection de ce joyau écologique de l’Ouest ivoirien.

La journée a démarré par une brève cérémonie d’ouverture. Représentant le préfet de la région du Guémon, président du comité de gestion locale Péko, le préfet du département de Bangolo, Boka Kouassi vincent a salué la dynamique enclenchée autour du PNMP : « Depuis 2005, l’implication des acteurs publics et privés a permis de construire un partenariat solide. Il est normal, au bout de six mois, de marquer une pause pour évaluer ce qui a été fait, ce qui reste à faire, et identifier les obstacles à lever », a-t-il lancé. Le ton était donné : rigueur, transparence et engagement de tous pour réussir la mission commune de protection du parc.

La présentation technique a été assurée par le colonel Assui Wa Kassi N’Guessan Dawi, chargé d’étude à la direction de zone ouest de l’OIPR. C’est lui qui a exposé la matrice du plan d’action 2025, renseignée avec l’ensemble des acteurs au cours des échanges. Les résultats sont encourageants : un taux de mise en œuvre estimé à 70 %,, une performance jugée « satisfaisante » par les participants, malgré quelques retards relevés dans l’exécution de certaines actions comme l’aménagement de pistes intérieures ou les mesures riveraines.

Le colonel Zannou Moïse, directeur de zone ouest de l’OIPR, a livré un bilan clair : « Sur le terrain, les choses avancent. Les activités de surveillance et de suivi écologique ont été réalisées, y compris pour les espèces phares comme les éléphants. Les bornages et panneautages du parc sont en cours, et les populations commencent à comprendre l’importance de préserver leur environnement ». Et d’ajouter, optimiste : « Il y a quelques années, nous ne pouvions même pas parler de suivi écologique. Aujourd’hui, la faune reprend ses droits, signe que le parc est en voie de restauration. »

Un point fort du plan reste l’implication croissante des populations riveraines. À travers le « Prix vert du meilleur village éco-citoyen », institué depuis 2024, trois villages ont été récompensés à hauteur de 10 millions de FCFA pour leur engagement. Une stratégie incitative qui, selon le colonel Zannou, suscite un réel engouement et renforce l’adhésion communautaire à la préservation du Mont Péko. « Certains villages sont désormais entièrement engagés, d’autres progressent. Mais la tendance est très positive », a-t-il assuré.

La vision d’ensemble est également soutenue par les partenaires techniques et financiers comme Barry Callebaut, IDH ou encore la Fondation pour les Parcs et Réserves de Côte d’Ivoire (FPRCI). Le projet PPP en cours, qui s’inscrit dans le cadre de l’Initiative Cacao et Forêts (ICF), repose sur une approche paysagère et inclusive.

Le directeur régional de l’Environnement, Yavo Ekissi Alain, a exprimé sa satisfaction : « Je suis fier de l’OIPR. Ce qu’ils font sur le terrain, c’est également notre travail, car ils sont le bras opérationnel du ministère. Avec les résultats obtenus, on peut dire que le parc est sur la bonne voie. » Pour lui, la synergie entre les acteurs étatiques, les communautés locales et le secteur privé est aujourd’hui un levier incontournable pour réussir la transition écologique.

À l’issue des travaux, des recommandations ont été formulées pour améliorer le second semestre. Il s’agira notamment d’accélérer les retards, d’intensifier les campagnes de sensibilisation dans les villages encore réticents, et de renforcer les actions de suivi écologique et de sécurisation. L’atelier a aussi permis de recueillir les contributions de chacun en vue de réajuster le plan annuel d’activités. En somme, une étape cruciale dans le pilotage du projet et dans l’effort collectif de sauvegarde du parc national du Mont Péko.

Classé parmi les huit parcs nationaux de Côte d’Ivoire, le Mont Péko demeure un réservoir précieux de biodiversité, mais aussi un territoire sous pression. L’atelier de Duékoué envoie un signal fort : les efforts de restauration sont tangibles et méritent d’être consolidés.

Kindo Ousseny

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