Protection du Mont Péko: L’OIPR instruit les élèves de Sibably et Guinglo-Tahouaké

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Le message de la préservation du Parc national du Mont Péko continue de se propager dans les écoles. Les jeudi 16 et vendredi 17 octobre derniers, une équipe de la Direction de zone Ouest (DZO) de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) a animé deux conférences d’Information, d’Éducation et de Communication (IEC) respectivement dans le groupe scolaire primaire Sibably-Ponanvahi et à l’école primaire publique de Guinglo Tahouaké.

Le déplacement vers ces localités n’a cependant pas été de tout repos. Entre Duékoué et Guinglo Tahouaké, la route a donné du fil à retordre à la délégation. Le véhicule de l’OIPR, déjà éprouvé par les pistes rurales, a dû affronter de véritables lacs d’eau boueuse, certains longs de plus de 70 mètres. De grandes flaques s’enchaînaient aux nids de poule béants, tandis que plusieurs ponts endommagés menaçaient la circulation. À plusieurs reprises, les roues patinaient dans la boue rouge, mais rien n’a entamé la détermination de l’équipe. Malgré la route dégradée et un véhicule qui « ne respirait pas la grande forme », le capitaine Sinayoko Yaya et ses collaborateurs ont tenu à rejoindre les écoles pour faire passer leur message de sensibilisation.

Conduite par le capitaine Yaya Sinayoko, chargé des mesures riveraines à la DZO, la délégation comprenait Kindo Ousseny, chargé de communication, le colonel Yao Kouassi Albert, chef du secteur Péko, et deux agents du secteur. Objectif : sensibiliser les élèves et les enseignants sur les bons comportements à adopter pour préserver le parc national du Mont Péko, joyau écologique de la région du Guémon.

Sous le thème « Protégeons notre trésor, le Parc national du Mont Péko », la conférence a permis d’expliquer aux jeunes auditeurs l’importance de cette forêt classée, véritable cœur vert de l’Ouest ivoirien. Dans un langage simple et imagé, le capitaine Sinayoko a présenté le parc comme un grand jardin naturel abritant chimpanzés, éléphants de forêt et plantes médicinales. « Le Mont Péko, c’est notre trésor commun. Il nous donne l’air pur, l’eau propre et protège nos terres cultivables », a-t-il souligné.

Mais ce trésor est menacé. Selon le conférencier, la déforestation, la chasse illégale, les feux de brousse et les plantations clandestines de cacao fragilisent la biodiversité du site. « Quand on coupe les arbres du parc, ce sont nos sources d’eau et notre climat qui disparaissent », a-t-il averti, invitant les enfants à devenir des « petits gardiens de la forêt ».

Kindo Ousseny, pour sa part, a insisté sur le rôle de relais que peuvent jouer les enseignants. Il les a encouragés à créer des clubs environnementaux dans chaque école afin de prolonger l’éducation écologique au quotidien. Les enseignants, sensibles à cet appel, ont unanimement promis d’en mettre sur pied. Ils ont également sollicité l’appui de l’OIPR pour équiper ces clubs et leur fournir des outils pédagogiques adaptés. Outre les élèves et les enseignants, des représentants des comité locaux de gestions des écoles ont répondu à l’appel de l’OIPR.

Au nom du corps enseignant, le directeur de l’EPP Sibably 1, Djan Gui Borise a salué cette initiative citoyenne. « L’OIPR nous aide à former une jeunesse responsable et consciente des enjeux environnementaux. Nous poursuivrons cette éducation dans toutes nos classes », a-t-il déclaré. Les enseignants des deux localités ont par ailleurs exprimé leur engagement à intégrer la protection du Mont Péko dans leurs leçons et activités scolaires.

Les conférenciers ont aussi présenté aux participants les différents projets de développement durable en cours dans la région, notamment le Projet de réduction des émissions (PRE), le Projet d’investissement forestier (PIF 2) et le Prix Vert, qui récompensent les communautés respectueuses de la nature. « Protéger la forêt, c’est aussi améliorer la vie des familles », a insisté le capitaine Sinayoko, avant d’inviter les écoles à relever un nouveau défi : celui du Prix Vert aux côtés des communautés.

La conférence s’est achevée dans une ambiance participative, marquée par les questions des élèves et les engagements des maîtres. En guise de mot de fin, le chargé de communication de la DZO a laissé un message porteur d’espoir : « Quand je protège la forêt, je protège ma vie. Quand je plante un arbre, je prépare l’avenir.»

À travers ces séances d’IEC, l’OIPR entend bâtir une génération d’élèves conscients et engagés pour la protection du Parc national du Mont Péko. Une mission verte qui prend désormais racine dans les écoles du Guémon, au prix parfois de longs trajets sur des routes difficiles, mais toujours avec la même passion de préserver le patrimoine naturel de la Côte d’Ivoire.

Kindo Ousseny

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