Le village de Bahé-Sebon, situé dans la sous-préfecture de Guéhiébly, a vibré ce samedi 24 mai 2025 au rythme de la première Journée socioculturelle organisée autour du Parc national du Mont Péko. Matchs de gala, danses traditionnelles, jeux kermesse et surtout la cérémonie de remise des prix verts ont marqué cet événement festif, fruit d’un partenariat fort entre l’OIPR, ses parenaires financier, IDH Barry Callebaut, PIF2 et les communautés riveraines. Un rendez-vous à la fois ludique et porteur d’engagement en faveur de l’environnement.

Devant une foule mobilisée, le préfet du département de Bangolo, représentant le président du Comité de gestion locale (CGL) du Parc national du Mont Péko, a salué l’accueil chaleureux des populations. Il a rappelé que la préservation du parc est un effort collectif : « Ce bien national est d’abord le vôtre. Si sa restauration profite à tous, sa dégradation vous affectera directement. C’est pourquoi la protection du parc doit être votre priorité quotidienne. » Il a encouragé les chefs à faciliter l’accès aux microprojets pour les jeunes du village, appelant à la solidarité communautaire.
Le préfet de Bangolo a particulièrement interpellé les jeunes : « Ce que nous faisons aujourd’hui, nous le faisons pour vous. Le parc restauré sera votre héritage. Engagez-vous, soyez les gardiens de ce patrimoine. » Il a également invité les chefs à faciliter les démarches administratives des jeunes promoteurs de microprojets, afin de ne pas freiner leur éligibilité.

Cœur battant de cette journée, la remise officielle du Prix Vert 2024 a permis de récompenser trois villages éco-citoyens ayant œuvré activement à la préservation du Mont Péko. Le Colonel Zannou Moïse, Directeur de la Zone Ouest de l’OIPR, a dévoilé les lauréats : Blénimehouin (3e prix, 2 millions FCFA), Guinglo Zia (2e prix, 3 millions FCFA) et Guézon Tahouaké (1er prix, 5 millions FCFA). « Ce prix d’un montant total de 10 millions FCFA est unique dans tout le réseau des parcs nationaux de Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré, insistant sur les critères exigeants basés sur l’engagement réel des communautés.
Le Colonel Gonto Gbassaha, représentant le Directeur Général de l’OIPR, a félicité les villages lauréats et a souligné l’unicité du prix décerné dans le Mont Péko : « Même les plus grands parcs du pays ne disposent pas encore d’un tel montant pour le prix vert. Cela montre que Péko est un modèle en matière de gouvernance participative. » Il a encouragé tous les villages à s’impliquer davantage pour les prochaines éditions. Le prix vert 2025 sera décerné en décembre, une nouvelle occasion pour les non-lauréats de s’illustrer.

Au-delà du prix vert, plus de 28 microprojets ont été validés dans le cadre du projet PIF2, mis en œuvre par Care International avec l’appui de la Banque mondiale. Plus de 115 millions FCFA ont déjà été décaissés pour la première tranche. Le Colonel Zannou a exhorté les bénéficiaires à une gestion rigoureuse : « Ces subventions sont non remboursables, mais une mauvaise gestion entraînera des poursuites. » Il a par ailleurs annoncé de nouvelles vagues de sélection dans les villages non encore visités.
Prenant la parole, Nio Fieglo Jean, chef du village de Bahé-Sebon, a exprimé sa joie d’avoir accueilli la cérémonie et a promis d’impliquer sa jeunesse dans la protection du parc. De son côté, Gnoan Joachim, chef du village de Guinglo Zia, porte-parole des lauréats, a réaffirmé son engagement : « Le parc est un bien commun, et nous comptons intensifier nos actions pour sa préservation. »

Entre festivités, engagement et mobilisation, cette journée socioculturelle a parfaitement joué son rôle : rapprocher l’administration, les partenaires techniques et les communautés riveraines autour d’un objectif commun, la sauvegarde du Parc national du Mont Péko. Dans la liesse des danses traditionnelles et la ferveur des matchs de gala, un message clair a été envoyé : l’avenir du parc est entre les mains de ses voisins les plus proches. Et ils en sont désormais pleinement conscients.
KINDO Ousseny
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