Le mercredi 3 novembre 2025, Sous l’impulsion de l’Union nationale des sociétés coopératives leaders de Côte d’Ivoire (UNSCAL-CI), producteurs, autorités administratives, partenaires financiers et représentants du Conseil café-cacao se sont retrouvés dans la grande salle des conférences de l’hôtel « Les cascades de Man » pour donner le coup d’envoi de la campagne café-cacao 2025-2026, jugée décisive pour la transparence, la qualité et la traçabilité de la filière. Une cérémonie marquée par des messages forts, invitant à la discipline coopérative et au respect des normes exigées au niveau national et international.
Dans son adresse inaugurale, Moussa Sawadogo, président du conseil d’administration de l’UNSCAL-CI, a rappelé que cette rencontre vise avant tout à « sensibiliser les producteurs au respect des critères mis en place par le Conseil café-cacao », notamment l’usage obligatoire des TPE pour les achats et la mise en œuvre de la traçabilité exigée par l’Union européenne. Il a insisté sur la nécessité de produire un cacao de qualité, seule voie selon lui pour maintenir des prix rémunérateurs. « C’est grâce à la qualité que nous pouvons avoir un meilleur prix », a-t-il martelé, tout en saluant l’effort du Président de la République qui a porté le prix du kilogramme à 2 800 F CFA, un niveau « historique ».
Abordant les défis du moment, le PCA a mis en lumière les difficultés rencontrées par certaines coopératives, notamment liées aux financements onéreux de certaines microfinances. Il s’est félicité de l’accord conclu par l’Union avec une banque partenaire pour offrir des financements plus avantageux, ainsi que du recrutement de spécialistes chargés d’améliorer la comptabilité interne des coopératives. Selon lui, la bonne gestion financière conditionne la viabilité des structures coopératives, souvent fragilisées par les taxes ou les erreurs comptables.
Moussa Sawadogo a également insisté sur les exigences internationales : lutte contre le travail des enfants, protection des forêts, agroforesterie et respect strict du système de traçabilité. Il a rappelé que l’Union européenne exige désormais un cacao entièrement tracé, « du planteur jusqu’au port ». Il a encouragé les producteurs à s’adapter, expliquant que les lenteurs observées dans les paiements ou dans la commercialisation sont liées à la mise en place de ces nouvelles normes, combinées à une production particulièrement précoce cette année.
Le président de l’UNSCAL-CI n’a pas manqué d’aborder la question sensible des fuites de cacao vers les pays voisins. Il a appelé les producteurs à vendre en Côte d’Ivoire, rappelant que les recettes du cacao financent les routes, les écoles, les centres de santé et les services publics du pays. Il a salué l’action conjointe des autorités administratives et des forces de l’ordre, qui ont renforcé les dispositifs anti-fraude pour protéger la filière nationale.
Le mot de bienvenue du président du comité d’organisation, M. Dant, a ouvert la cérémonie dans un esprit de reconnaissance et de mobilisation. Il a salué la présence des autorités, des partenaires et des producteurs, affirmant que ce lancement symbolique marque la détermination des acteurs à lutter contre la corruption et à promouvoir une filière exemplaire.
À son tour, le sous-préfet de Man, Zao Yakoli Kouamé Vincent, représentant le préfet de région, a replacé la cérémonie dans la dynamique nationale de restructuration de la filière. Il a félicité l’UNSCAL-CI pour l’obtention des agréments délivrés par le Conseil café-cacao, y voyant « une avancée majeure » vers une commercialisation plus transparente et plus compétitive. Il a exhorté les coopératives à respecter scrupuleusement les normes fixées par l’État, en particulier la discipline coopérative, la traçabilité, la transparence comptable et le respect du prix minimum garanti. Au nom du préfet, il a officiellement déclaré ouverte la campagne 2025-2026.
Le délégué régional du Conseil café-cacao, Koné Marcel, a pour sa part félicité l’UNSCAL-CI pour sa structuration, rappelant qu’« ensemble, on va plus loin ». Il a présenté les quatre axes prioritaires du régulateur : l’intégration du système national de traçabilité, l’application stricte de la norme ARS 1000, la pratique de l’agroforesterie dans les vergers et l’amélioration de la qualité du cacao marchand. Il a exhorté les producteurs à respecter le prix minimum garanti, rappelant que ces efforts conjoints permettront de bâtir une filière durable et compétitive.
Au terme de la cérémonie, un message clair se dégage : la campagne 2025-2026 s’ouvre sous le signe de la responsabilité partagée. Producteurs, coopératives, autorités et partenaires financiers sont désormais engagés dans une même vision : celle d’une filière café-cacao plus transparente, mieux organisée et tournée vers l’avenir.
