Les jeunes montrent de l’intérêt pour le projet soja initié par le gouvernement. Pour cette campagne 2023, ce sont 1050 jeunes dont 120 filles qui sont inscrits sur un total de 2600 bénéficiaires. L’information a été donnée ce jeudi 20 juillet 2023 par Silué Sionseligam, directeur de l’évaluation des projets par ailleurs chef de délégation. C’était à la faveur d’une mission de supervision des opérations de labour et de semis des parcelles dédiées à la culture du soja.
Le but de cette mission est de s’assurer du bon déroulement et d’évaluer la qualité de ces travaux qui portent sur 3600 hectares dont 1600 à Odienné et 2000 à Touba et Koro.
Au terme de cette mission, le chef de délégation a exprimé son satisfecit au regard de l’évolution des opérations. « Nous sommes venus constater l’évolution des travaux de labour et de semis. Nous nous réjouissons du bon déroulement et de la qualité des travaux débutés il y a quelques semaines pour prendre fin d’ici la première semaine du mois d’août», s’est exprimé Silué Sionseligam. Qui a invité les populations en général et singulièrement les jeunes à croire au projet et à y adhérer. « 2023 étant décrétée année de la jeunesse par le chef de l’État, une place de choix est accordée aux jeunes sur instruction du ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani. C’est pourquoi nous exhortons tous les jeunes à saisir les opportunités qui leur sont offertes par le gouvernement», a lancé Silué Sionseligam. Pour lui, les jeunes qui constituent la relève bénéficieront de formations sur les techniques culturales du soja. « Sur 2600 bénéficiaires dans les deux régions, nous avons 1050 jeunes dont 120 filles qui se sont inscrits cette année. Nous encourageons les jeunes à s’intéresser aux activités agricoles et surtout au projet soja. Il y a encore de la place pour eux. Ce sont eux la relève, ils seront accompagnés à travers un programme que nous avons inscrit avec nos partenaires qui va les former aux différentes techniques culturales du soja», a-t-il dit.
Les populations heureuses d’accueillir à nouveau le projet soja saluent la promesse tenue par le chef de l’État et expriment leur entière adhésion comme c’est le cas d’Issa Sangaré, président des jeunes producteurs de soja du Kabadougou. Qui, avec ses amis au nombre de 15, ont décidé de cultiver 120 hectares. « Nous sommes motivés à faire le soja car nous savons qu’il peut assurer notre avenir. Depuis tout petits nous avons vu l’importance du soja dans la vie de nos parents qui ont construit des maisons, scolariser nos frères et sœurs qui pour certains sont des hauts cadres aujourd’hui. C’est pour cela que nous nous engageons dans ce projet pour offrir de meilleures qualités de vie à nos enfants et petits frères», indique-t-il non sans lancer un appel à ses pairs jeunes afin qu’ils saisissent toutes les opportunités qui s’offrent à eux en cette année qui leur est dédiée. Même son de cloche chez Bamba Moustapha, bénéficiaires du projet à Gouaké dans le département de Koro. Pour lui, il vaut mieux venir travailler au village que de rester en ville sans rien faire. « Il est préférable de venir travailler au champ pour gagner dignement sa vie plutôt que de rester en ville à ne rien faire. La culture du soja est rentable. C’est grâce à cette culture que j’arrive à scolariser mes 5 enfants et j’ai pu m’acheter une moto neuve l’année dernière. J’invite tous les jeunes à s’intéresser à la culture du soja », invite t-il à son tour.
À leur doléances relatives à la disponibilité des machines surtout des moissonneuses-batteuses, le chef de délégation rassure. « Toutes les dispositions sont prises pour régler ces questions. Les opérateurs privés choisis ont en charge toutes les opérations en commençant par le défrichement jusqu’à la récolte », rassure-t-il.
Interrompu en 2002 du fait de la crise qu’a connu le pays, la phase pilote du projet soja a été lancée en 2019 à Touba par le ministre d’État Kobenan Kouassi Adjoumani. Le projet dans sa mise en œuvre permettra non seulement de créer une économie agricole intégrée, génératrice de revenus équitablement partagée entre les différents acteurs de la chaîne des valeurs, mais aussi et surtout de réduire l’exode rural et d’offrir une meilleure qualité de vie aux populations avec la construction d’unités de transformation à Touba et Odienné.
Cheikh Lamine