Conservation du Mont Nimba: Les acteurs renouvellent leur engagement

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La salle de réunion du secteur Nimba, à Danané, a accueilli ce jeudi 14 août 2025 la première session du Comité de gestion locale (CGL) de la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba (RNIMN). Cette rencontre, organisée par l’OIPR dans le cadre du projet Makoré, visait à présenter le bilan des activités du premier semestre 2025, évaluer les résultats de la surveillance et du suivi écologique, et tracer les perspectives pour le reste de l’année. Autorités administratives, ONG, représentants des communautés riveraines et partenaires techniques ont pris part à cette session, signe d’une volonté partagée de préserver ce patrimoine écologique d’importance mondiale.

Dès l’ouverture, le préfet de Danané et président du CGL, Ahoutou Vincent N’guessan, a rappelé la double mission qui incombe aux acteurs locaux : préserver le capital naturel du Mont Nimba, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, et assurer un développement harmonieux des communautés riveraines. « Il nous appartient de trouver le juste équilibre entre conservation et développement », a-t-il insisté, appelant à l’unité et à la responsabilité collective pour relever les défis de la pression humaine, de l’exploitation illégale et des risques environnementaux persistants.

Les exposés techniques ont constitué le cœur de la session. Le colonel Assui Wa Kassi N’guessan Dawi a dressé le bilan d’activités du premier semestre 2025. Il a souligné les efforts déployés en matière de gestion administrative, de suivi écologique et de sensibilisation des communautés. Le commandant Gondo Patrice, coordonnateur de la brigade mobile, a pour sa part présenté le bilan de la surveillance, mettant en avant le travail des équipes de terrain face aux menaces récurrentes. Enfin, le lieutenant-colonel Beda Ange Alex, chargé du suivi écologique, a livré les résultats concernant les espèces emblématiques de la réserve, notamment le chimpanzé, le microptamogale et le crapaud vivipare, espèces endémiques et uniques au monde.

Le directeur de la zone Ouest de l’OIPR, colonel Zannou Moïse, a élargi la réflexion en rappelant les enjeux régionaux et internationaux liés au Mont Nimba. Il a partagé les conclusions des travaux menés récemment à Paris au siège de l’UNESCO, concernant l’élaboration d’un plan directeur commun pour la réserve, entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. « L’UNESCO est disposée à accompagner les deux États pour sortir le Mont Nimba de la liste du patrimoine mondial en péril », a-t-il souligné, tout en rappelant que la question minière du côté guinéen demeure un obstacle majeur.

Dans le même esprit de coopération, le colonel Zannou a annoncé la remise officielle d’équipements techniques à la délégation guinéenne. Un drone et un GPS de dernière génération ont été offerts afin de renforcer la surveillance transfrontalière de la réserve. Ce geste symbolique illustre la volonté de fédérer les efforts des deux pays autour de la sauvegarde du Mont Nimba, un massif qui ne connaît pas de frontières écologiques.

Au nom du Directeur général de l’OIPR, le colonel Kouamé N’dri Pascal a exprimé sa reconnaissance au corps préfectoral et à l’ensemble des partenaires pour leur appui constant. Il a rappelé que cette rencontre était aussi l’occasion de partager les préoccupations des communautés et d’écouter leurs attentes. Car, comme l’a souligné le préfet, la conservation du Mont Nimba ne saurait se faire sans un bénéfice tangible pour les populations locales. Des microprojets de développement durable, appuyés par des partenaires privés comme le consortium des chocolatiers dans le cadre de l’initiative Cacao et Forêts, ont déjà été lancés pour améliorer les conditions de vie des riverains.

Au terme des travaux, un constat clair s’est dégagé : la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba est encore bien conservée, mais les pressions humaines et économiques exigent une vigilance accrue. Les participants ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les actions de sensibilisation, de surveillance et de recherche scientifique, tout en appelant à une solidarité renforcée entre institutions, communautés et partenaires internationaux. Comme l’a résumé le colonel Zannou Moïse, « il est essentiel de fédérer toutes les énergies pour protéger le Mont Nimba, car les espèces qui y vivent ne se trouvent nulle part ailleurs. »

Kindo Ousseny

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