Après la réalisation d’une “maison des matrones” à Kabakouma, l’association ACZA qui lutte contre l’excision vient de lancer la construction d’une autre maison, appelé cette fois la ” maison des femmes”, dans le village de Mangouin au regard des résultats escomptés dans le premier village pour sensibiliser les matrones à abandonner cette pratique.
Par Touré Ibrahima / Selon sa présidente Martha Diomande, l’excision est un sujet tabou qui ne peut être débattu publiquement d’où la mise sur pied de ce projet de constructions des maisons des femmes pour en parler en toute tranquillité, loin des oreilles et regards indiscrets:” La maison des femmes sert à accueillir et sensibiliser les femmes en toute tranquillité et en toute confiance, parler de leur réalité dans le respect des traditions car le sujet ne peut être débattu sur la place publique comme on le voit lors des campagnes dans les grandes villes“, a t elle expliqué.
L’objectif est d’enrayer le phénomène par la méthode douce qu’est la “négociation” et éviter surtout de “frustrer”, fait elle savoir :” L’excision fait partie de la culture des populations. C’est progressivement que nous arriverons à faire changer les gens“, précise t elle.
L’ACZA propose, en plus du changement de mentalité, d’offrir des opportunités de reconversion aux matrones en commerçantes et agricultrices ou de les organiser en groupements coopératives.
Pour tirer les enfants des griffes de l’excision, l’association propose aux parents le parrainage de leurs “progénitures” en contre partie ceux ci s’engagent à ne pas exciser leurs bambins. Une méthode qui à l’air bien de marcher, à en croire Martha Diomande:” Au départ, nous étions à deux enfants parrainés à Kabakouma où nous avons débuté mais aujourd’hui nous sommes à une cinquantaine d’enfants”, souligne t elle.
“L’excision est un sujet tabou ” alors merci d’en parler !
Plasticienne engagée, j’ai réalisé une oeuvre sur le sujet des mutilations sexuelles intitulée « Infibulation », que j’ai pu présenter à 400 lycéens français pour la Journée des Femmes 2018. Le dialogue fut incroyable avec des élèves qui découvraient cette pratique barbare.
Quand l’art permet de parler directement des MGF et d’ouvrir le débat.
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/blog-page.html
Mais aussi une oeuvre plus pudique intitulée « Noli me tangere » sur l’inviolabilité du corps de la femme : https://1011-art.blogspot.fr/p/noli-me-tangere.html