Lancée officiellement le 28 février 2014, la campagne « Zéro grossesse en milieu scolaire », après un recul de 27,5% du fléau, les deux années suivantes, force est de constater qu’il présente des « signes de stagnation voire de résistance » de nos jours avec 4125 de cas en 2017.
C’est pour mener une lutte efficace que le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Menet-Fp) à travers la direction de la mutualité et des œuvres sociales en milieu scolaire (Dmoss), initie cette année, « la campagne de remobilisation des communautés autour de la lutte contre les grossesses en milieu scolaire ». Ce, avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa). A Touba, chef-lieu de la région du Bafing, ce sont les locaux de la préfecture qui ont abrité le jeudi 25 octobre 2018, l’atelier organisé à cet effet. Y ont pris part, les membres de la communauté éducative à savoir : parents, chefs et leaders communautaires, professionnels de l’éducation, élèves…
Plantant le décor, Issouf Doumbouya, Drent-Fp de Touba, a indiqué que pour l’année scolaire 2016-2017, 44 cas de grossesses, ont été enregistrés dans le Bafing dont la quasi-totalité a été contractée pendant les congés et vacances scolaires. D’où la tenue du présent atelier à la veille des congés de la Toussaint et bientôt, ceux de la noël pour dit-il, « attirer l’attention de tous les acteurs du système éducatif sur la gravité du fléau et d’outiller les élèves à mieux gérer leur sexualité » pendant les moments de repos ou de détente à eux offerts. Avant d’exhorter les participants à redoubler d’effort pour « éradiquer les grossesses en milieu scolaire ». Insistant auprès des parents à jouer pleinement leur partition dans l’éducation de leurs progénitures au moment où l’institution scolaire les remet entre leurs mains. « Donnons-nous la main pour bouter hors de l’école les grossesses », a-t-il conclu.
Le Dr Gueni Pélé, chef du service de santé scolaire et universitaire (Sssu) de Touba, graphique à l’appui a montré que la fréquence des grossesses intervient entre 10 et 19 ans (période de la puberté et de l’adolescence) précisément du primaire à la classe de 3ème. Et elles sont concentrées sur les mois d’octobre, de janvier et de mars correspondant au retour des grandes vacances et congés scolaires. Les facteurs explicatifs selon lui sont entre autres : l’ignorance des parents sur la sexualité, le développement des réseaux sociaux, la pauvreté.
Comme conséquences à l’en croire on a : les grossesses précoces, la déscolarisation, les infections aux Ist et au Vih voire la mort. Il a suggéré un test de grossesse systématique et obligatoire pour les jeunes filles à la reprise des cours, une intensification des campagnes de sensibilisation et une synergie d’action de toutes les forces vives de la région.
Présidant l’atelier, Benoît Yao Kouakou, préfet de la région du Bafing, préfet du département de Touba, s’est félicité de sa ténue. Il a, invité les participants à à relayer au mieux, les informations reçues au sein de la communauté toute entière.
Cheick Lamine