La ville de Sipilou a encore connu des troubles ce lundi 20 mai 2019. Des jeunes ont manifesté leur mécontentement contre les forces de l’ordre exerçant dans les corridors. Dans la ville la psychose est de mise.
Ce lundi matin, jour de marché de Sipilou, les jeunes sont encore descendus dans la rue. Des barricades sont dressées au centre-ville, des pneus enflammés. Les jeunes révoltés se sont rendus sur les différents corridors frontaliers où ils ont délogés les forces de l’ordre qui y exercent. A Sema où sont postés les éléments de la police nationale, les jeunes sont allés les prier de quitter les lieux et les policiers se sont retranchés à l’école primaire publique du village qui leur sert de base temporaire.
Un décore et un climat qui ne rassurent guère les commerçants qui se sont vus obligés de fermer boutiques et étales. Ceux qui sont venus des villages environnants se sont vu pour certains dans l’obligation de rebrousser chemin et pour d’autres de se mettre à l’abri. L’inspecteur de l’enseignement primaire de Sipilou a ordonné la fermeture des écoles primaires et les enfants sont retournés chez eux à la maison.
Mais comment en sommes-nous arrivés à cette nouvelle escalade de violence malgré la médiation des autorités administratives, des chefs coutumiers et des guides religieux. Dans l’impossibilité de joindre le président des jeunes qui ne répond pas sur son téléphone, Nous avons pu avoir d’autres jeunes par appel téléphonique. Selon eux, il est reproché aux forces de l’ordre de racketter abusivement les passants malgré la tension qui prévaut. « Les gens qui venaient des villages environnants pour participer au marché de Sipilou ont fait l’objet de racket de la part des forces de l’ordre dans les corridors. Ce sont eux qui sont venus expliquer ce qu’ils ont vécu. Et rapidement les jeunes se sont mobilisés pour aller déloger les corps habillés dans les corridors de Sipilou 2, et 3. Ils sont aussi allés à Sema. Mais ils n’ont touché à aucun élément des forces de l’ordre. Ils ont seulement saccagé leurs abris », relate notre interlocuteur. Qui ajoute, que « Les jeunes ont menacé de tuer un élément des forces de l’ordre s’ils n’arrêtent pas ces pratiques à Sipilou ». À partir de midi, un calme précaire règne sur la ville. La rue principale reste barricadée et le commerce déserté. Dans la soirée du lundi, des renforts de la gendarmerie et des forces armées de Côte d’Ivoire sont arrivés dans la ville. Des patrouilles mixtes sont menées sur place. Ce mardi un calme précaire règne sur Sipilou avec une forte présence des forces de défense et de sécurité.
Kindo Ousseny à Man