Amener les acteurs de l’administration publique et les acteurs de la société civile du Bafing à s’imprégner du dispositif juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, afin qu’ils s’impliquent dans la prévention et la lutte contre ce fléau. C’est ce qui a justifié la présence d’une délégation de la haute autorité pour la bonne gouvernance conduite par madame Silué Koné Assata, membre du conseil par ailleurs chef de délégation et M. Achiaou Jacques, directeur de la sensibilisation et de l’éducation, les 10 et 11 novembre 2019 à Touba.
Durant ces deux jours, autorités administratives dont le corps préfectoral, les directeurs régionaux et départementaux, et chefs de services; et la société civile dans son entièreté, ont été respectivement entretenus le lundi et le mardi sur les conséquences de la corruption et des infractions assimilées à la salle des réunions de la préfecture de Touba.
Pour Madame Silué Koné Assata, la gouvernance a connu une amélioration globale au cours de cinq dernières années en Côte d’Ivoire. En témoignent les résultats obtenus par le pays dans les classements internationaux dont l’indice Mo Ibrahim où la Côte d’Ivoire est passée 53,3 en 2016 à 54,5 points sur 100 en 2018 et occupe la 22è place sur 54, mais aussi tous les indicateurs d’appréciation de la gouvernance retenus par le Millénium Challenge Corporation (MCC), qui est un programme de don américain en faveur des pays qui démontrent leur volonté de lutter contre la corruption, sont passés du rouge qui est éliminatoire au vert qui signifie bon voire meilleur au cours de la période de 2011 à 2018.
C’est donc pour renforcer ses acquis que les autorités publiques mènent d’importantes actions et réformes. Car convaincues qu’un environnement des affaires, marqué par une concurrence effective, une grande transparence dans la gestion des ressources publiques, politiques budgétaires rigoureuses, un système judiciaire crédible, ainsi qu’une lutte efficace contre la corruption, demeurent un avantage concurrentiel durable pour encourager les investissements directs étrangers et nationaux.
«Dans cette perspective, la Côte d’Ivoire a mis en place un dispositif juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées à travers deux ordonnances», a indiqué la chef de délégation. Et de terminer par inviter tous les participants à s’impliquer activement dans la lutte contre ce fléau. « Vous êtes le relais de l’action gouvernementale. Vous constituez une véritable courroie de transmission entre le gouvernement et les populations. C’est en cela que vous serez la clé du succès sur le plan local de la mise en œuvre d’une véritable coalition nationale de lutte contre la corruption et les infractions assimilées afin de bouter la corruption hors de votre région et partant, hors de notre pays», a-t-elle lancé.
Le préfet de région, préfet du département de Touba Yao Kouakou Benoît, s’engageant à lutter efficacement contre la corruption en accompagnant les comités locaux installés à cet effet a indiqué que « la lutte contre la corruption est une course de longue haleine ». Il a par conséquent, il a exhorté la délégation et les membres des comités installés, à ne pas baisser les bras ni avoir peur d’arrêter les corrupteurs et les corrompus aussi forts soient-ils.
Notons qu’à l’issue de ces deux jours de sensibilisation, une plateforme anti-corruption composée des autorités administratives et un comité local d’intégrité composé de la société civile, ont été installés et formés.
Cheick Lamine