À Man, la campagne cacaoyère rime avec insécurité pour les opérateurs économiques de la filière. Ils sont nombreux à se faire délester de leur argent par les seigneurs de l’ombre.
Certains parmi eux paient parfois au prix de leurs vies.
Les paysans après plusieurs mois de dur labeur croyant écouler tranquillement leurs productions et empocher leur argent pour scolariser leurs enfants, se voient dépouiller des fruits de leurs efforts par ces malfrats tapis dans l’ombre.
Dès que la campagne cacaoyère s’ouvre, les braqueurs également entrent en campagne. Alors que les pauvres paysans et opérateurs économiques s’activent pour gagner honnêtement, à la sueur de leur fronts, leur pain, les malfrats, eux, peaufinent des plans machiavéliques pour agir avec la plus grande indignité qu’il soit.
Durant la campagne agricole 2017-2018, quelque 200 millions FCFA ont été ainsi emportés dans des braquages sur des producteurs de café-cacao de Man. Pour la campagne 2019-2020 en cours, ce sont 105 millions de francs CFA qui ont été emportés en 48h entre le 22 et le 23 janvier 2020.
Chaque année, on assiste à des scènes de braquage d’acteurs de la filière à la sortie de banques, en pleine rue, à domicile sans voir de changement. L’on est en droit de se poser les questions suivantes: Que font nos forces de l’ordre ? D’où partent les fuites pourque les malfrats soient aussitôt informés des opérations bancaires ? Des banques ou de l’entourage des victimes ? Pourquoi les opérateurs économiques ne changent pas de méthode et s’obstinent ils à circuler avec des montants importants malgré les dangers encourus?
Une chose est sûre. Tant que nos paysans n’arrêteront pas de circuler avec du cash tels des dealers ils paieront cash leur imprudence. La sécurité commence par là.