Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cadre de la région a été dépêché ce vendredi a Kabakouma pour apaiser les cœurs. Il a pris le temps d’écouter tous les intervenants avant de leur tenir un langage de pardon et de réconciliation.
Prenant la parole après avoir entendu les différentes parties, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a exhorté la population au calme et à la retenue. Mais avant il a condamné les événements douloureux qui ont endeuillé le village de Kabakouma et d’autres événements antérieur causés par les mêmes communautés. « C’est une situation difficile. Mais malheureusement ça fait partie de la vie. Quand ça arrive on doit avoir la capacité de la gérer », a-t-il souligné.
Mabri Toikeuse a félicité le chef de la communauté Burkinabé Zié Jean Marie pour le bon ton dont il a fait preuve. Mais il a rappelé que la Côte d’Ivoire a des lois que tous se doivent de respecter. Pour lui, nul n’a le droit de se faire justice, surtout en commettant des atrocités de ce genre.
« Nous ici, nous acceptons tout le monde. Chers parents de Kabakouma, le président de la république a donné les moyens et nous a instruit de faire ce qui doit être fait. Les blessés sont donc évacués à Abidjan pour être mieux pris en charge. La vielle qui est blessée est touchée à l’œil, le vieux aussi n’arrive pas à manger. Quelque chose doit être faite pour les sauver. Ceux qui sont mort, leurs obsèques seront entièrement pris en charge par le président de la république », a-t-il annoncé.
Revenant à ce qui s’est passé, le ministre a reconnu que la réaction du village est tout à fait naturelle. « Je viens ce matin demander l’apaisement des cœurs, je voudrais vous dire que c’est douloureux. Mais quelques fois ça fait mal, et puis on essaie de supporter. Ce matin je sais que ça fait très mal. C’est révoltant. Mais rappelez-vous qu’avec la colère, vous pouvez vous emporter et après vous ne pouvez plus revenir en arrière. Et c’est le regret. Je voudrais vous remercier parce que la colère a été bien gérée dans la proportion. Merci de n’être pas allés au-delà de la sécurisation du village », a-t-il félicité les villageois.
Poursuivant, il a exhorté la population au pardon. « Évidemment quelques fois on est soi-même victime de ce qu’on est. Mais ça ne nous emmène pas à devenir quelqu’un d’autre. Kabakouma ne doit pas changer. Nous devons rester ce que nous sommes et c’est ça qui nous vaut d’être respectés pour ce que nous sommes. C’est pourquoi je voudrais demander à tous les chefs ici présents de se joindre à moi pour demander pardon. Pardon aux familles qui ont été touchées. Pardon aux victimes, pardon à toute la communauté de Kabakouma. Pardon à Biankouma en général, parce qu’il y a eu des faits précédents. Mais la paix nous commande une attitude, et il n’y a pas meilleure attitude pour attirer et maintenir la paix que le pardon », a-t-il plaidé.
Un pardon qui pour finir a été accepté par les chefs coutumiers. Mabri Toikeusse a invité le comité de crise à œuvrer au retour de ceux qui ont fui le village.
L‘occasion est donc belle pour l’envoyé du gouvernement de donner des conseils aux populations. « Arrêtez de vendre les forêts entre deux murs. Arrêtez de brader vos forêts. Il y a des règles en matière de transaction foncière. Il faut les respecter. Cherchons à mettre en valeur nos terres. Nous pouvons nous organiser. Au niveau du conseil, nous avons mis en place un fond pour vous aider mais vous ne venez pas demander. Évitons de vendre nos terres. Si vous devez le faire, faites-le dans le respect des règles en vigueur », a-t-il conseillé.
Pour terminer il a offert au village la somme de 5 millions. Un don du président de la république. Dans cette sommes les deux familles des deux victimes ont reçu chacune la sommes de 1 million. Le reste du montant sommes est partagé entre les participants à la rencontre.
Kindo Ousseny, à Man