Tonkpi/ La direction des Eaux et Forêts annonce des actions musclées contre le phénomène de concassage des granites qui expose les populations à des risques d’éboulement de roches

Temps de lecture : 3 minutes

La direction régionale des Eaux et Forêts du Tonkpi depuis plusieurs années est engagée dans la reconstitution du couvert forestier à l’Ouest. Lors d’une rencontre avec la presse, le lieutenant Colonel Djan Yapo Evariste, directeur régional des Eaux et Forêts a fait l’état des lieux de la situation forestière dans la zone du Tonkpi et des actions engagées.

D’entrée, il a indiqué que plusieurs actions sont à l’origine de la déforestation. Dans le Tonkpi, après le bilan diagnostic, il est ressorti, selon lui, que le sciage à façon, l’exploitation frauduleuse du bois, l’occupation anarchique des flancs de montagnes, le phénomène de concassage de granite sont les actes fréquents dans la région.« Toutes ces actions ont été développées à la faveur de la crise qu’a connu notre pays. Ils sont en même temps un danger pour les populations et pour ceux qui s’y aventurent de le faire. Le phénomène de concassage de granite et l’ occupation des flancs de montagne est une bombe à retardement qu’il faut chercher à endiguer rapidement », a-t-il indiqué.

Toujours dans la même veine, le lieutenant colonel a déploré les occupations illicites des forêts sacrées notamment celle de Gbêpleu patrimoine national qui a été dégradée à plus de 41%. De 9,874 ha en 2010, il est passé à 5,72 ha en 2020.

Face à cette situation, les autorités forestières ont décidé de passer à l’offensive. Ainsi plusieurs saisies ont été réalisées en vue de lutter contre la fraude forestière. La dernière en date, c’est la saisie d’un camion de 40 tonnes de bois sciés à Gbinta, à la frontière Libérienne.

Toujours dans le même élan, la direction régionale des Eaux et Forêts a engagé depuis 3 ans des séances de sensibilisation publique, une marche écologique suivi de planting d’arbres dans le cadre du projet “un élève, un arbre”.

« En termes de bilan, pour atteindre l’objectif assigné à la région du tonkpi qui est de 400 ha à reboiser dans le cadre de l’opération” un jour 50 millions d’arbres”, plusieurs conventions de partenariat ont été signées avec l’Université de Man avec la mise à disposition de 50 ha de parcelles dont10 ha déjà reboisés. Avec l’église catholique, ce sont 172 ha qui ont été mis à disposition à Yorodougou, S/P de Sipilou, dont plus de 20 ha ont été déjà réalisés.

Quant à la SODEXAM, qui s’inscrit dans la politique RSE ( Responsabilité Sociétale de l’Entreprise ), ce sont 20 ha de parcelles à reboiser pendant 4 ans dont 5 ha ont été déjà réalisés sur la plateforme aéroportuaire de Man », précise le colonel Djan Yapo. À toutes ces actions salutaires, il faut ajouter la restauration des parties dégradées de la Forêt sacrée de Gbepleu.

Au niveau de l’agroforesterie, ce sont 80 000 plants qui ont été plantés dans les plantations cacaoyères avec les coopératives agricoles à Kiele en partenariat avec l’entreprise FOA. Au total, plus de 280 hectares, soit environ 300 000 plants, ont été réalisés en 2021 dans la région du Tonkpi.

Comme perspectives, le colonel a précisé que sa direction compte accentuer ses actions sur le reboisement surtout des flancs des montagnes, la lutte contre le sciage à façon avec pour slogan ” Tolérance zéro” et le phénomène de concassage des granites qui expose de plus en plus les populations à de grands risques d’éboulement de roches et surtout la sécurisation de la forêt sacrée de Gbepleu par la finalisation de la clôture en collaboration avec la mairie et l’inventaire floristique et faunistique de la forêt sacrée en partenariat avec l’Université de Man en vue de faire l’état des lieux et évaluer le potentiel existant à l’effet de faire des prévisions pour une meilleure gestion durable de ce riche patrimoine culturel, écologique et touristique.

Doumbia Seydou Badian

Loading

Partager, c'est aimer!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *