Mont Nimba: Un fonds de dotation pour garantir sa protection durable

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Le 14 février 2025, un atelier s’est tenu à Danané, au siège de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), pour faire le bilan du Programme d’appui à la préservation des écosystèmes forestiers du Mont Nimba (PAPFor) pour la période 2022-2024. Ce projet, qui touche à la fois la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Liberia, vise à préserver la Réserve Naturelle Intégrale du Mont Nimba (RNIMN), inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril. L’atelier a réuni des acteurs ivoiriens et guinéens autour de la question cruciale de la gestion durable de cet écosystème précieux.

Plusieurs interventions ont marqué la rencontre, soulignant à la fois les avancées réalisées, les défis à relever et les perspectives d’avenir pour assurer la pérennité de cette réserve naturelle.

Le Colonel AMON Koutoua Benoît, Directeur technique représentant du Directeur Général de l’OIPR, a ouvert les travaux en soulignant que l’objectif principal de l’atelier est de dresser un état des lieux des réalisations du PAPFor. Il a rappelé que le projet avait renforcé la protection de la réserve et soutenu le développement des communautés locales, grâce à l’introduction d’activités génératrices de revenus (AGR). « L’objectif à long terme est de sortir le Mont Nimba de la liste du patrimoine mondial en péril, en mettant en œuvre des actions transfrontalières renforcées pour une meilleure gestion », a-t-il précisé.

Le Coordonnateur du PAPFor, M. MAGADJI Yacouba, a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus grâce à la collaboration entre l’OIPR, les autorités locales, et les partenaires internationaux. « Je salue l’engagement des communautés riveraines, dont la participation active a été essentielle pour le succès du projet. Malgré certains défis techniques, notamment dans la gestion des espèces endémiques et le suivi environnemental, la coopération entre les parties prenantes a permis de surmonter ces obstacles », a-t-il souligné.

Le Préfet de Danané, M. AHOUTTOU Vincent N’guessan, président du Comité de gestion local, a quant à lui insisté sur l’importance de cette rencontre pour évaluer les actions menées par la Côte d’Ivoire dans le cadre de la gestion de la réserve. Il a salué les avancées réalisées et a encouragé une gestion commune et concertée avec la Guinée et le Liberia. Le Préfet a aussi évoqué la nécessité d’une meilleure circulation de l’information et d’une coopération renforcée pour garantir une gestion durable de l’aire protégée.

Les travaux ont ensuite porté sur les résultats du Plan Annuel d’Activités (PAA) pour la période 2022-2024. Le bilan a révélé que le taux d’exécution des activités s’élève à 99,25 %, un résultat globalement satisfaisant, mais non exempt de retards, notamment pour certaines sous-activités. Les participants ont exprimé leur volonté de prendre des mesures correctives afin d’optimiser la mise en œuvre des projets à l’avenir. Une session de questions-réponses a permis de clarifier certains points techniques, notamment en matière de surveillance du site.

Le Directeur de Zone, le Colonel Zannou Moïse, a présenté les perspectives pour 2025, annonçant la création d’un fonds de dotation destiné à soutenir la gestion durable du Mont Nimba. Ce fonds, alimenté à hauteur de 50 millions de francs CFA par an, permettra de financer les actions de conservation à long terme. Il a également évoqué la mise en place d’une surveillance aérienne par drone pour le suivi des espèces endémiques telles que la Micropotamogale de Lamote, afin de mieux protéger la biodiversité locale.

Le Coordonnateur a aussi évoqué la transition vers le programme “Nature Africa”, qui prendra la relève du PAPFor en 2025. « Ce programme, soutenu par l’Union Européenne, sera structuré autour de deux volets : les zones sahéliennes et les zones forestières. Il aura pour objectif de renforcer la gestion des réserves naturelles à l’échelle de toute l’Afrique de l’Ouest. Le projet “Nature Africa” permettra également de prendre en compte les défis non résolus par le PAPFor, notamment les problèmes de délimitation de la réserve du Mont Nimba, particulièrement du côté guinéen », a-t-il annoncé.

Lors de la clôture de l’atelier, les intervenants ont unanimement salué la coopération fructueuse entre les parties prenantes, notamment entre l’OIPR et le CEGENS, (centre de gestion des environnements des monts Nimba et Simandou), l’organisme guinéen en charge de la gestion des ressources naturelles. La collaboration entre ces deux entités a été essentielle pour la mise en place de plans de gestion communs aux trois pays concernés. Toutefois, le Directeur Technique de l’OIPR a souligné que la gestion intégrée du Mont Nimba devait être renforcée, notamment en Guinée, pour assurer une conservation efficace de

Kindo Ousseny

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